Monsieur le Maire, Mesdames, Messieurs les élus,

Nous devons nous prononcer aujourd’hui sur la création d’une Société Publique Lyonnaise des Mobilités.

Elle aura pour actionnaires la Métropole de Lyon, SYTRAL Mobilités et la Ville de Lyon. Selon ses statuts, cette SPLM apportera « son concours dans la réalisation de leurs actions dans le domaine du stationnement, de la mobilité, des transports, de la voirie et de l’espace public ».

J’ai bien peur qu’en l’état cette SPLM ne se révèle paradoxale à plusieurs titres et qu’elle ne prouve que votre promotion affichée de la transparence et de la représentativité ne soit qu’une façade.

Comme vous le faites très justement remarquer dans votre délibération, l’éclatement des compétences relatives au stationnement sur l’agglomération peut s’avérer contre-productif et peu lisible.

A ce titre, concentrer les détenteurs de ces compétences dans une même structure permettrait de gagner en lisibilité pour les Lyonnais et en efficacité pour leur service public.

Mais ce qui m’échappe c’est que, selon votre majorité, cette logique n’est pas valable dans le cas du réseau TCL puisque vous allez en effet allotir sous peu les transports en commun lyonnais. 

D’un côté, pour le stationnement, vous estimez que l’éclatement des compétences est une mauvaise chose. De l’autre, pour les TCL, l’éclatement devient une bonne chose.

Le seul mérite qu’on peut ici vous attribuer est un record de paradoxe.

M.Lungenstrass ayant échoué à nous éclairer en commission, peut-être consentirez-vous à le faire au cours de cette séance ?

Je crains en effet qu’au-delà de vos logiques divergentes et difficiles à suivre, vos explications contradictoires ne soient pas là pour nous rassurer. Je poursuis donc :

M.Kohlhaas déclarait à la presse que cette SPLM aura les pleins pouvoirs en matière de mobilités sur le territoire métropolitain sans avoir peur de créer un conflit de compétences avec le SYTRAL ;

tandis que M.Lungenstrass nous assurait en commission Transition Ecologique et Mobilités qu’elle n’interviendrait que sur le seul stationnement ;

Ces déclarations antinomiques illustrent l’opacité que vous entretenez autour de cette SPLM, ou pire encore, la dissemblance des objectifs escomptés entre les 2 collectivités.

J’en veux pour preuve l’organisation de son Conseil d’administration. Il est censé être composé de 7 membres : 4 représentants de la Métropole, 2 du SYTRAL et 1 de la Ville de Lyon.

Cette configuration interdit ne serait-ce qu’une représentation de principe de l’opposition ville de Lyon.

Quid alors de la représentativité si chère à votre exécutif ?

Cette configuration, si elle était votée en l’état, ne ferait qu’étouffer la diversité des opinions et tout débat, pourtant nécessaire, sur les activités de la SPLM.

Contre cela, pour rendre compte de la pluralité politique existante au sein de ce Conseil municipal, les trois groupes d’opposition ont déposé un amendement commun.

Nous proposons ainsi que la ville de Lyon se prononce pour doubler le nombre de sièges au Conseil d’administration de la SPLM, c’est-à-dire en passant de 7 à 14 membres : 8 représentants de la Métropole, 4 pour SYTRAL Mobilités et 2 pour la Ville de Lyon.

Cette configuration autoriserait une meilleure représentation de la pluralité politique de notre assemblée tout en rendant possible l’intégration de futurs actionnaires dans le Conseil d’administration de la SPLM.

Si vous acceptiez de suivre cette démarche constructive, nous vous proposerions conjointement Delphine Borbon comme représentante de la ville au sein de ce Conseil.

Nous invitons donc tous les élus de cette salle partisans d’une réelle transparence et d’une représentation fidèle des équilibres politiques à voter favorablement cet amendement.

Je vous remercie pour votre attention.

Intervention de Yann Cucherat au Conseil municipal de Lyon du 7 juillet 2022.

Rapport n°2022/1917.

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