Le Groupe Pour Lyon considère la question du logement comme fondamentale. Lors des mandats précédents, les objectifs de construction de logements sociaux ont été dépassés. Entre 2001 et 2019, le parc de logements sociaux sur le territoire de la Ville de Lyon a augmenté de 17 105 logements sociaux SRU. Le taux SRU est ainsi passé de 17,72% au 1er janvier 2001 à 21,55% au 1er janvier 2019, soit 58 514 logements.

Néanmoins, notre groupe attire l’attention sur le fait qu’il ne faut pas se cantonner uniquement aux chiffres et garder une attention particulière sur la notion de mixité sociale qu’il faut penser aussi bien au niveau de la ville, que celui du quartier et même de l’immeuble. 

Nous ne voulons pas, pour reprendre l’expression de Jérôme Fourquet, « un archipel lyonnais » qui renforcerait les tensions déjà existantes. Il est primordial d’avoir une offre diversifiée en termes de logements, adaptée aux dynamiques et aux caractéristiques de chaque quartier. 

Lors de la campagne électorale, les Écologistes ont martelé leur volonté de « lutter contre la densification urbaine ». Lorsqu’ils annoncent la création de 6000 logements sociaux par an, nous nous interrogeons sur le paradoxe auquel ils font face et alertons également sur le risque de paupériser à nouveau certains quartiers où le foncier est davantage disponible (par exemple la Duchère). 

Intervention de Samira Bacha-Himeur

Monsieur le Maire, 

Mes chers collègues,

Le Groupe Pour Lyon votera pour le rapport qui est soumis au vote. 

J’ai la conviction qu’au sein de cette assemblée municipale que nous partageons l’idée qu’avant toute chose, nos concitoyens souhaitent avoir un emploi et un lieu de vie décent. En effet, la question du logement est fondamentale et nous, élus de la ville de Lyon, nous nous devons d’y apporter des réponses concrètes. 

Lors des mandats précédents, les équipes de Gérard Collomb se sont saisies de cette question en mettant en œuvre des politiques publiques ambitieuses et en se fixant des objectifs substantiels. 

À la lecture de ce rapport, l’on peut observer que ces objectifs ont été atteints voire dépasser. Entre 2001 et 2019, le parc de logements sociaux sur le territoire de la Ville de Lyon a augmenté de 17 105 logements sociaux SRU. Le taux SRU est ainsi passé de 17,72% au 1er janvier 2001 à 21,55% au 1er janvier 2019, soit 58 514 logements.

Plus récemment, sur l’objectif triennal de 4 800 logements fixé par la ville, 4 976 logements ont été construits, soit un taux de réalisation de 118% de l’objectif réglementaire. Grâce à l’action de l’ancien Maire et de ses équipes, la Ville de Lyon dépasse donc pour la deuxième période consécutive les objectifs fixés par l’État.

Néanmoins, il ne faut pas se cantonner aux chiffres et faire l’erreur de n’apprécier les résultats obtenus que d’une manière quantitative. 

Effectivement, les aspects qualitatifs sont déterminants. Il faut veiller à ne pas concentrer les logements sociaux et être très attentif à maintenir une mixité. 

Grâce à des opérations de rénovation urbaine et une attention particulière à la question de la mixité sociale, nous avions réussi à baisser la part de logements sociaux dans certains quartiers politiques de la ville et à l’augmenter dans les quartiers plus favorisés. 

Dans cet exercice complexe, tout est une question d’équilibre. 

La mixité sociale n’est pas uniquement souhaitable au niveau de la commune, il faut qu’elle soit présente à toutes les échelles. C’est-à-dire aussi bien dans la ville, que dans le quartier et qu’au sein même des immeubles. 

L’erreur commise dans les années 1960-1970 c’est d’avoir concentré les logements sociaux dans de grands ensembles HLM. Aujourd’hui notre crainte c’est que votre volonté d’augmenter de manière conséquente la part du logement social dans la construction de logements n’altère l’équilibre de certains quartiers. 

Comment construire 6000 logements/an sans être en contradiction avec votre volonté d’une moindre densification ?

Vous savez très bien que quartiers les plus favorisés sont également ceux où le foncier disponible est le plus rare.

Monsieur le Maire, 

Nous ne voulons pas, pour reprendre l’expression de Jérôme Fourquet, « un archipel lyonnais » qui renforcerait les tensions déjà existantes. Au contraire, soyez bien attentif à ne pas paupériser de nouveau certains quartiers et à sauvegarder un juste équilibre à toutes les échelles. Il est primordial d’avoir une offre diversifiée en termes de logements, adaptée aux dynamiques et aux caractéristiques de chaque quartier.

Sur cette question du logement, davantage que sur toutes les autres, nous espérons que vous ne serez pas « en rupture ». 

Nous vous demandons donc Monsieur le Maire, quelle sera votre politique du logement jusqu’en 2026, quels sont vos objectifs et comment comptez-vous les atteindre ? 

Samira Bacha-Himeur


Conseil de la Ville de Lyon du 17 décembre 2020

Rapport n° 2020/420 : Logement social — engagement triennal de la Ville de Lyon pour la période 2020-2022, au titre de la loi SRU, modifiée par la loi du 18 janvier 2013 sur la mobilisation du foncier public en faveur du logement et le renforcement des obligations de production de logement social

Intervention de Samira Bacha-Himeur

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