Monsieur le Président,

Chers collègues,

Nous avions demandé le report de ce dossier en Conseil métropolitain car nous savons tous ici que le sujet sous-jacent de cette délibération est celui du « RER à la lyonnaise ». Etant donné les dernières déclarations du Président de la République et de la Première Ministre, il est clair que cela méritait un débat en séance publique. Nous regrettons donc votre décision de maintien en commission permanente.

Je partage avec Jean-Charles Kohlhaas un engagement ancien et constant en faveur d’un RER à la Lyonnaise, RER que j’avais baptisé il y a 5/6 ans REM pour Réseau Express Métropolitain.

Nous voterons avec satisfaction cette délibération qui associe dans une même démarche l’état, la Région et la Métropole de Lyon afin de lancer les études d’exploitation devant permettre de vérifier la possibilité de renforcer l’offre ferroviaire sur l’étoile ferroviaire lyonnaise à infrastructure constante. C’est une bonne chose, l’objectif étant une amélioration des mobilités du quotidien à moyen terme.

Nous devons malheureusement constater que ceci va surtout permettre de palier un engagement très modeste, pour ne pas dire symbolique, de l’état sur les transports du quotidien. En effet au niveau national il est annoncé un budget de 700 M€ pour l’ensemble des RER métropolitains, localement dans le cadre des discussions entre l’état et la région portant sur le volet infrastructure du Contrat de Plan État Région (CPER) le chiffre actuel serait de 180 M€ pour les différents RER métropolitains régionaux alors que le seul RER à la Lyonnaise demande un investissement en termes d’infrastructures, qui sont il faut le rappeler de compétence état, de l’ordre de 5 à 7 Mds € ! 

Merci aux services de la Métropole qui ont, en commission, rappelé que depuis des années les collectivités locales, avec comme cheffe de file la Région Auvergne-Rhône-Alpes, sont engagées dans le développement des transports ferrés du quotidien. Je ne citerai que quelques éléments : entre 2004 et 2010 le projet REAL, la création de la gare de Jean Macé, la création de la voie L à la Part-Dieu inaugurée en 2022, la restructuration en profondeur de la Gare de la Part-Dieu avec une 1ère livraison en juin 2024. Au total, sur la période 2016/2025 le plan de mobilisation comporte 32 opérations, souvent en lien direct avec les infrastructures, ou nos collectivités pallient un engagement trop modeste de l’état. Dans le même temps la Région investi pour renforcer et fiabiliser l’offre avec de nouvelles rames, un nouveau centre de maintenance, le développement de nouveau services …

Pour ce qui concerne le service aux voyageurs l’application et la plateforme OuRA permettent d’avoir une information multimodale réactualisée associant les TER mais aussi les réseaux urbains du territoire régional.

Au niveau tarification, là aussi les collectivités avancent ! A titre d’illustration il existe depuis maintenant quelques année, une tarification intégrée portée par le Syndicat Mixte des Transport de l’Aire Métropolitaine Lyonnaise, syndicat présidé par la Thierry Kovacs au nom de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Je veux parler de T’Libr qui propose un abonnement multimodal a tarif attractif intégrant à la fois l’abonnement TER et 1 ou plusieurs abonnements urbains au niveau de la Métropole de Lyon, de la Métropole de St Etienne, de la Communauté d’Agglomération Porte de l’Isère, des agglomérations de Vienne-Condrieu, de Villefranche et depuis peu des Communautés de Communes de Miribel et du Plateau, et de la Côtière à Montluel.

Nos collectivités locales ont agis et continuent d’agir pour aller vers un RER à la Lyonnaise … mais aujourd’hui l’état doit doublement s’engager : 

  • Au niveau des infrastructures, qui sont une responsabilité de l’état, l’aire urbaine de Lyon additionne les grands projets sans passage à la phase chantier ! Le rapport commandé par le gouvernement en 2009 et remis par Mme Marie-Line Meaux en 2011 listait déjà les différentes étapes nécessaires à la mise en œuvre d’un RER à la Lyonnaise : CFAL, doublement des voies St Fons/Grenay, déssaturation de la liaison St Clair/Guillotière … 12 ans après nous sommes encore en phase projet avec l’espoir d’une première livraison du secteur St Fons/Grenay à partir de 2035 !
  • Le financement des services de mobilité est aussi un enjeu surlequel l’état doit apporter des réponses. Investir massivement dans les infrastructures et les services proposés est une nécessité, mais il faut aussi trouver les financements les coûts de fonctionnement de ce renforcement de l’offre. A titre d’illustration c’est seulement la semaine dernière que l’état a attribué de nouveaux financements à Ile de France mobilité qui était dans l’incapacité d’assurer le fonctionnement du Grand Paris Express (il manquait 500 M€ par an dès 2024, et 1,5Mds€ par an en 2031). Je sais Monsieur le Président que la GART travaille beaucoup sur cette question, je trouve par contre dommage que le GART ait une vision centrée sur les mobilités urbaines et peu ou pas sur les enjeux du ferroviaire. Or à mon sens transport ferroviaire et urbain sont complémentaires.

Monsieur le Président, nous sommes à un tournant, d’ici la fin de l’année la partie infrastructure du CPER doit être signée. Région Auvergne-Rhône-Alpes, Métropole de Lyon, ainsi que les autres Métropole ou agglomérations, les départements doivent parler d’une seule voix pour réussir à faire bouger les lignes et faire du projet de RER à la Lyonnaise une réalité même si il faudra du temps et plusieurs étapes. 

C’est dans cet esprit que nous voterons pour cette délibération.

Je vous remercie.

Intervention de Christophe GEOURJON en commission permanente de la Métropole de Lyon du 16 octobre 2023

Rapport n°CP-2023-2585

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