Ce mercredi 7 juin, la majorité NUPES présentait les contours du projet de requalification de la Rive-Droite du Rhône. Nous partageons ses ambitions sans ambiguïté : reconquérir les berges du fleuve, améliorer le cadre de vie, végétaliser davantage, réduire la place de la voiture en faveur des transports en commun, de la marchabilité et de la cyclabilité. Il s’agit d’objectifs que nous soutenons car ils sont dans la suite logique des choix politiques faits par les précédentes majorités. L’aménagement de la Rive gauche ou des berges de Saône en constituent les derniers grands exemples en date.
Mais une fois de plus, la NUPES refuse de réfléchir aux conséquences de sa politique. Où sont les études d’impact sur les flux de mobilités ? Où sont les analyses en matière de retombées économiques pour les commerçants ? Nos demandes répétées en ce sens, qui sont aussi devenues celles d’un certain nombre d’acteurs économiques et de riverains, restent sans réponse. Ce silence nous autorise à nous tourner vers qui de droit. En effet, en leur absence, il est impossible de dire si ce projet de requalification est viable pour la vitalité commerciale de la Presqu’Île ou pour réussir l’évaporation du trafic recherchée sur cette Rive-Droite du Rhône.
Sur ce dernier point, le constat est clair :la gestion des flux automobiles est en effet un impensé du projet présenté par l’exécutif NUPES. Réduire le nombre de voies, boucher des trémies et supprimer des places de parking sont de bien piètres substituts à une véritable politique globale d’écartement progressif du trafic en-dehors de la ville et de développement d’alternatives sérieuses à la voiture. Preuve en est : la NUPES n’a pas maintenu son idée de ligne de tramway sur la Rive-Droite, montrant ainsi son désintérêt pour une montée en puissance des transports décarbonés.
Le projet en l’état risque donc au mieux de générer des congestions supplémentaires dans une ville et une agglomération déjà tristement célèbres pour leurs bouchons, créant ainsi une situation bien loin de l’apaisement tant désiré. Au pire, le projet « Rive-Droite » en l’état pourrait transformer la Presqu’Île en île alors qu’elle constitue le coeur battant de notre Métropole.
Nous appelons donc la majorité NUPES à amender son projet en ouvrant le débat sur plusieurs points afin de favoriser l’évaporation du trafic sur la Rive-Droite, conserver la liberté de déplacements de nos concitoyens et participer à la décarbonation de nos mobilités :
- Transformation de la M6/M7 en boulevard urbain.
- Renforcement des parkings-relais en périphérie de la Métropole de façon à rabattre massivement sur les transports en commun.
- Montée en puissance des lignes à très forte capacité d’embarquement, comme le métro, notamment dans l’Ouest lyonnais ou encore vers le plateau nord de l’agglomération.
L’examen technique de ces propositions et une véritable concertation à leur sujet apparaissent comme des conditions essentielles au succès de la requalification de la Rive-Droite du Rhône. Sans cette indispensable discussion, les belles images présentées en conférence de presse risquent de ne jamais se concrétiser. Nous attendons donc de l’exécutif NUPES qu’il soit à l’écoute des remarques et qu’il ne réitère pas ses habituelles mises devant le fait accompli.
Yann CUCHERAT et Louis PELAEZ pour les élus des groupes « Pour Lyon » et «Inventer la Métropole de Demain »