Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les élus, 

Nous conviendrons tous de la nécessité pour les prochaines décennies de poursuivre la conquête du végétal sur le minéral. Cette formule, bien connue au sein de cette salle du Conseil, doit être une considération majeure de tous les projets de requalification urbains, et s’applique tout particulièrement à la place du Bachut dans le 8 ème arrondissement de Lyon.

En l’état actuel, le caractère minéral de cette place ne fait nul doute. Il faut donc repenser cette place, pour construire un environnement modernisé, adapté tant aux enjeux climatiques qu’aux besoins des riverains et commerçants du 8 ème arrondissement.

Cette initiative dont la ville sera maitre d’ouvrage, bénéficiera d’un financement de la Métropole. Les montants investis, les attentes conséquentes de nos concitoyens nous obligent à la tenue d’un projet cohérent au regard des enjeux locaux propres à cette place, à ce quartier à la richesse culturelle notable.

Cette nécessaire requalification et végétalisation mobilise naturellement notre soutien mais n’est pas exempt de tout reproche, de certaines inquiétudes, notamment encore une fois concernant la méthode. Ces inquiétudes, notre groupe les a d’ores et déjà exprimées lors du dernier Conseil municipal, nous les réitérons. 

Permettez-moi de résumer ces craintes succinctement : la requalification ne doit pas intervenir en la matière au détriment de l’accessibilité du site !

La problématique de l’accessibilité est primordiale, d’autant plus pour un quartier rythmé par les événements culturels et sportifs qui s’y déroulent. Ces activités sont nombreuses dans les environs de la place du Bachut: 

  • Le gymnase Bonnet accueil entre autres les matchs de l’équipe féminine de l’ASVEL, 
  • La Maison de la Danse concentre en son sein des représentations qui attirent des spectateurs bien au-delà des frontières de notre Métropole. Je pense que Nathalie Perrin-Gilbert est elle aussi  inquiète et consciente de cette situation.
  • Il convient également de ne pas omettre la présence adjacente de la résidence Jolivot dont les résidents bénéficient naturellement de la visite de proches, réalisant parfois de nombreux kilomètre pour s’y rendre. 

Ces quelques exemples démontrent l’impérativité de développer les réseaux de transports dans ce quartier afin de garantir une accessibilité décarbonée, mais également la nécessité de conserver des solutions alternatives aux transports en commun, aux voies lyonnaises (VL8) pour les publics à mobilité réduite, les personnes âgées, et a fortiori toutes les personnes qui n’ont comme autre  solution l’usage de leur voiture. Vous l’aurez compris, l’accessibilité des automobilistes est intiment liée aux possibilités de stationnement sur place.

Ainsi, la végétalisation, certes nécessaire, ne peut pas être un obstacle à l’accessibilité du site, il est primordial de continuer le travail d’anticipation (bus relais etc…), de conserver des aménagements pour ces automobilistes. La suppression de places de parking est particulièrement préoccupante et pourrait être une cause de préjudice majeur pour les matchs de l’ASVEL, les représentations de la Maison de la Danse ainsi que pour les résidents de l’établissement Jolivot… 

Il est souhaitable, une fois de plus d’adopter une posture consensuelle, pragmatique pour éviter que de telles externalités négatives émergent d’un projet de requalification plébiscité par tous. Il nous a été précisé qu’une étude de stationnement interviendrait de manière annexe au projet, il est impératif que cette dite étude prenne en compte les spécificités locales, et ne soit pas l’apparat d’une conception exclusive déconnectée des enjeux environnants. 

En somme nous souhaitons, Monsieur le Président, que cet environnement modernisé, ce climat apaisé et végétalisé dont bénéficiera la place du Bachut puisse être visible de tous, et constituera réellement une plus-value pour les activités culturelles, économiques et sociales environnantes sans leur causer un intolérable préjudice. 

Je vous remercie.

Intervention de Louis PELAEZ lors de la commission permanente du 24 avril 2023

Rapport n°CP-2023-2150

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