Monsieur le Président,
Je ne vous cacherai pas ma déception et mon regret quant à votre refus d’inscrire cette délibération en séance publique.
Les impacts sur les grands Lyonnais de la réorganisation du plan de circulation que vous avez voulue dans le quartier de Vaise, la pluralité des avis exprimés par nos concitoyens méritait d’être portée en séance publique. J’insiste sur ce point car, au-delà du déni démocratique que cela représente, il s’avère que les hypothèses soumises à la concertation ont mis en lumière des inquiétudes très vives de la part des habitants et usagers.
Ces préoccupations sont légitimes, tant la restructuration du plan de circulation présentées risque d’aggraver la circulation et de créer de nouveaux conflits d’usage dans un quartier, qui, connait déjà une forte saturation.
L’étude des mobilités dans le quartier se limite à un périmètre trop étriqué, ce qui empêche d’anticiper pleinement les effets de report de trafic mais aussi plus directement la cohabitation entre les différents modes de transport qui accompagneront les changements que vous voulez introduire.
Certains contributeurs ont parlé, a juste titre, de « sacrifices » concernant deux rues : la rue Marietton et la rue du 24 mars 1852. En effet, elles vont concentrer la grande majorité du report de trafic automobile. Pour les automobilistes venant de l’ouest, la mise en sens unique d’une partie de la rue de Bourgogne les obligera ainsi, pour accéder à Valmy, à passer inexorablement par … les rues du 24 mars 1852 et Marietton. Quel haut degré de réflexion est ici déployé !
L’évolution des mobilités dans le quartier de Vaise est pourtant hautement stratégique, tant il
constitue la porte d’entrée de la ville pour les communes de l’ouest et du nord.
D’ailleurs, de nombreux contributeurs expriment leur souhait de se rendre dans le quartier en
transports en commun, mais beaucoup soulignent le manque d’options alternatives, notamment en ce qui concerne l’offre de transports publics.
Toutes et tous nous parlent de transport en commun bondé. Que faut-il leur répondre ? Qu’ils doivent venir en vélo lorsqu’ils viennent de Villefranche ou de Tarare ? Alors, vous allez peut-être me répondre que le renforcement des offres est bien réel, avec la mise en place de navettes fluviales et le projet de ligne centre-ouest à venir. Seulement, cette dernière n’est pas prévue avant 2028, dans le meilleur des cas.
Votre priorité devrait être une amélioration des trajets des lignes C14 et C6, déjà saturées. En parallèle, renforcer la ligne 31, essentielle pour relier Port Mouton de Vaise à Perrache, est d’autant plus nécessaire que l’exclusion de ce quartier du trajet de la navette fluviale constitue une source de frustration pour les riverains.
Le quartier de Vaise nécessite une approche globale et cohérente pour repenser les modes et habitudes de déplacement. Aucune réflexion n’a été menée sur les mesures à prendre en amont pour éviter que les usagers ne soient contraints de traverser ce quartier avec leurs véhicules.
Monsieur le Président, en réalité votre objectif essentiel, pour ne pas dire unique, était d’insérer la VL4, pour cela vous deviez déclasser la Rue de Bourgogne … aussi avez-vous ouvert une concertation sur un plan de mobilité étriqué, en omettant sciemment d’indiquer l’impact de ce déclassement.
A titre d’illustration dans les 74 pages de la concertation ce déclassement n’est pas évoqué alors qu’il constitue un point central de la délibération. Ceci démontre un manque de transparence dans l’information qui a été donnée aux habitants.
Les Grands lyonnais, les habitants de Vaise méritaient un plan de mobilité à l’échelle de l’entrée ouest de Lyon intégrant dès maintenant un renforcement significatif de l’offre de transport en commun.
C’est pourquoi dans l’état actuel des choses et de la manière dont le projet nous est présenté, nous voterons contre une délibération qui va rendre le quotidien de nos concitoyens plus difficile qu’il ne l’est actuellement.
Je vous remercie.
Intervention de Christophe Geourjon en Commission permanente du lundi 18 novembre 2024 Délibération n°2024-3800.