Monsieur le Maire, Mesdames, Messieurs les élus, chers collègues,
Je profite de cette délibération pour revenir sur la situation des effectifs de notre police municipale.
Je dois avouer que cette situation ne m’inspire qu’un seul constat : vous avez décapité notre corps d’agents municipaux et le laissez entrer en déliquescence.
Je fais ici référence au compte-rendu de la Commission Finances du 8 septembre dernier.
Vous nous avez fourni dans celui-ci un tableau des effectifs de la police municipale.
Ce document nous apprend que le nombre de postes budgétés est passé de 365 à 364 car je cite : « le poste de direction a changé de filière ».
Autrement dit, le poste de Directeur Général Adjoint (DGA) n’est donc plus relié à notre police municipale dans ses statuts mais reste un poste de direction de cette dernière.
Il faut ainsi comprendre que nos agents seront dirigés par un profil 100% administratif.
Vous avez donc sciemment sélectionné un profil déconnecté de la sécurité et du terrain, empêchant d’avance que la coordination de notre police municipale soit à la hauteur des enjeux actuels d’insécurité.
Vous êtes en train de priver volontairement nos agents de la direction qu’ils méritent. Un profil 100% administratif ne pourra jamais concilier l’expérience, l’efficacité et la conscience des réalités du métier.
Au-delà de cette décapitation de notre police municipale, je constate aussi votre incapacité persistante à résoudre la crise du recrutement.
Vous vous tenez obstinément dans une position attentiste et laissez notre police entrer en déliquescence.
320 policiers municipaux actifs étaient en poste à votre arrivée.
Ils ne seront plus que 291 au 30 septembre 2022.
Il sera inutile dans votre réponse de m’opposer vos chiffres trompeurs sur le nombre de policiers recrutés depuis le début du mandat ou alors le nombre de postes budgétés.
Seul compte le nombre de policiers actifs sur le terrain.
Le reste n’est que de l’enfumage statistique qui ne trompe personne.
Il sera aussi inutile de m’opposer vos éléments de langage sur une pseudo-valorisation du métier alliant rémunération et conditions de travail.
Si une telle valorisation avait réellement eu lieu, la colère des syndicats aurait été apaisée depuis longtemps.
Enfin, il sera aussi inutile de m’opposer que la sécurité est une affaire d’Etat et que c’est à lui de prendre ses responsabilités.
L’action de l’Etat à Lyon en matière de sécurité est documentée, chiffrée et éprouvée.
Au fond, le choix qui s’offre à vous est simple : soit vous mettez fin à votre immobilisme, soit les Lyonnais finirons par croire que vous avez un problème politique avec la police municipale et que, par conséquent, la sécurité publique ne vous intéresse pas.
Je vous remercie.
Intervention de Ludovic HERNANDEZ au Conseil municipal de Lyon le 20 septembre 2022.
Rapport n°2022/1984