Les chaleurs, la sécheresse et les incendies de cet été révèlent un peu plus encore le
changement climatique en marche. Ce constat, qui n’est pas une surprise pour nous tous ici,
réclame toujours plus d’efficacité.

Efficacité est un terme que je vais beaucoup utiliser car parmi toutes vos faiblesses la plus dramatique est bien celle de votre inefficacité : inefficacité environnementale déjà largement démontrée avec l’absence de vision et de plans ambitieux, le retard pris sur tous les projets, les mobilités avec des transports en commun en panne, le logement, le social beaucoup de leçons données mais pas ou très peu d’efficacité …

Reconnaitre rationnellement cette situation grave du changement climatique n’oblige en aucune manière à basculer constamment dans le catastrophisme anxiogène, qui sert surtout de façon politicienne à justifier et imposer vos points de vue.


Car le GIEC, qu’il faut lire et analyser globalement sans en retirer que les phrases qui nous vont bien, propose des pistes de réflexion et de travail affirmant qu’il est possible de limiter le réchauffement et ses conséquences, de s’adapter si des politiques publiques à tout niveau sont mises en place de manière exigeante et efficace, en utilisant tous les leviers, notamment les capacités très importantes que permettent l’innovation technologique et la science.


Cela implique d’arrêter avec les paroles stériles, de sortir de tout discours uniquement politicien et dogmatique pour avoir une approche pragmatique, partagée collectivement et ce afin de construire des plans efficaces et ceci dans une vision à 3, 5, 10 et 20 ans.

Avoir une vision globale, une vision claire, lisible, compréhensible avec des éléments d’évaluation d’efficacité. Une vision qui englobe toutes les politiques publiques et privées.
Et si cette vision doit être mondiale, européenne, nationale, elle doit l’être aussi localement sur la Métropole de Lyon.


Et c’est là que le bât blesse, nous n’arrivons toujours pas à visualiser votre vision de la Métropole et des territoires qui l’entourent car on sait parfaitement, tous ici, que les frontières
administratives de la collectivité ne sont pas hermétiques fort heureusement. Et avec la vision, les plans qui vont de pair, les éléments d’efficacité et d’évaluation, bref ce qui nous apparait à
nous, comme une évidence : avoir ces outils au minimum partagés à défaut d’être coconstruits,
…. Une évidence pour nous, mais apparemment pas pour vous.

Et deux exemples d’actualités me viennent à l’esprit pour nous conforter dans cet état de fait :

Premièrement, votre décision unilatérale et sans aucune discussion avec qui que ce soit
et encore moins, nous, les Conseillers Métropolitains que nous sommes ici, tous
légitimement élus, de dissoudre le pôle métropolitain. Quelle incohérence, quelle
erreur, quel manque d’ambition que de dissoudre le Pôle Métropolitain. Mais on en parlera tout à l’heure.

Deuxièmement, votre retrait du comité pour la Transalpine Lyon-Turin de la même manière. Je ne reviendrai pas sur votre incapacité à admettre l’importance de débattre avec nous et de partager a minima. Vous voyez à quoi on en est réduit : de se contenter de partager « a minima » avec les élus que nous sommes aussi légitimes que vous. Je ne reviendrai pas non plus sur votre méthode déplorable depuis le début du mandat, il suffit de voir de nouveau votre méthode déplorable pour la ZFE comme pour le reste.


Le Lyon-Turin donc … Je suis obligé d’en parler-là, en propos préalable, puisque vous décidez tout dans votre coin sans jamais en débattre avec nous, sur des sujets aussi importants.
Sans revenir sur l’association Transalpine en elle-même, à la limite le sujet n’est pas là, votre retrait n’est qu’un symptôme. En effet le retrait de ce comité dont le Grand Lyon avait été un des fondateurs et l’affirmation dans la presse de ne verser aucun euro pour ce projet ferroviaire est révélateur de votre opposition insensée à ce projet.

Ce refus est symptomatique d’une vision étriquée en totale incohérence avec votre slogan de dernier mandat pour le climat, totalement en inadéquation avec le besoin d’efficacité pour lutter contre le réchauffement climatique et la lutte contre la pollution. Incohérence d’être opposé au plus grand chantier européen de mobilités bas carbone. Les vallées alpines sont asphyxiées,

Comment s’en désintéresser ? Il est vrai, quand on voit combien les bouchons polluants se sont développés dans notre Métropole depuis deux ans, qu’il semblerait que la pollution par les bouchons n’a pas l’air de vous poser problème.


Un simple examen lucide et rationnel permet de voir que le Lyon-Turin offre pour l’avenir
l’opportunité d’une réelle avancée en matière de décarbonation du fret. Certes un chantier d’une telle ampleur pose des soucis en termes ponctuels qu’il faut traiter, de menace ponctuelle pour la biodiversité par exemple. Mais parfois il faut savoir regarder à long terme.

Car grâce à ce Lyon-Turin, un million de camions seront retirés des autoroutes, dépolluant de manière significative l’atmosphère et en particulier pour les écosystèmes alpins qui sont à notre porte. Sans parler de l’absorption des flux touristiques contribuant à réduire significativement le nombre de voitures et d’avions. Cà c’est efficace et responsable pour l’avenir.

Vous avez expliqué, M. Bernard dans je ne sais plus quel médias il y a quelques jours, que vous ne croyez plus au fret ferroviaire ; comment peut-on dire une chose pareille quand on veut développer les mobilités de marchandises bas carbone ? C’est incompréhensible. Alors il parait que maintenant vous imaginez que les camions à hydrogène vont prendre le relais. Alors encore c’est incohérent, vos propos précédents concernant l’hydrogène, expliquant que cette énergie était un leurre.

Et puis, l’énergie hydrogène pour les véhicules, comme l’électrique, comme vous le dites souvent pour ne pas développer les offres de charge électrique, ne résout pas le problème de l’encombrement.

Donc si le fret doit se faire par des camions hydrogènes de manière optimale, cela veut dire qu’il faudrait élargir les autoroutes et comme le tunnel du Mont-Blanc est trop peu large, qu’il faudrait l’élargir et donc le doubler. Quelle incohérence.
Incohérence toujours quand vous déclarez M. le Président en même temps, mais on n’est plus à une incohérence près, que vous assurez, je cite, le soutien de la Métropole au développement du transport ferroviaire entre la France et l’Italie.

Surréaliste : un tel grand écart entre le besoin de satisfaire vos militants les plus radicaux et le principe de réalité et d’efficacité.


D’ailleurs les cadres d’EELV sont divisés sur le sujet. En mai dernier, EELV avait
retiré en catastrophe de son site Internet national une étude pourtant très charpentée plaidant
pour une accélération du Lyon-Turin ? Car cette étude confirmait une fois de plus une évidence : il n’y a pas d’autres solutions pour opérer un report modal massif des voyageurs et des
marchandises sur cet axe européen stratégique.


Vous expliquez donc aux générations suivantes, on aurait eu la possibilité de polluer beaucoup
moins mais on ne l’a pas fait, par manque d’ambition et pour des petits jeux politiciens.


Car M. Kohlhass, et ça c’est l’avantage d’être élu depuis de nombreuses années, c’est que j’ai
quelques souvenirs et quelques archives, vous savez bien qu’après avoir initié et porté le dossier Lyon-Turin pendant plus de 20 ans, les Verts ont fait un virage à 180° en 2013 sous votre impulsion.

A l’époque, il me semble que c’était pour trouver un sujet totem afin de se distinguer de
l’allié PS à l’approche des élections régionales.

Personne ne peut comprendre qu’un exécutif qui se dit écologiste cherche à saborder la seule
solution crédible pour sortir de la route des millions de camions.

Oui, il faut faire le Lyon-Turin, oui il réaliser le CFAL et oui, il faut désengorger le nœud ferroviaire lyonnais.

Tout cela forme un ensemble de projets distincts mais complémentaires.

Revenons un tout petit instant sur la méthode car au-delà de vos petits contentieux idéologiques avec tel ou tel dans l’association, avez-vous accepté le débat, la confrontation d’arguments, le partage dans le but de l’intérêt général ?

Avec le Président de ce Comité association Transalapine, Président d’Eurotunnel et de fer de France, qui est reconnu comme l’un des meilleurs spécialistes européens des grandes infrastructures de transport et du fret ferroviaire ?

Je n’en suis pas sûr du tout. Tout comme vous faites pour tous les autres sujets.
Cela aurait pourtant était intéressant surtout après que dans le cadre du Comité de pilotage
présidé par le Préfet sur les accès français du Lyon-Turin, vous avez récemment défendu, au nom de la Métropole, le scénario « Grand Gabarit », le plus couteux et qui comporte le plus de tunnels jusqu’en Savoie. Je ne comprends plus, quel est le véritable sens de ces acrobaties ? Vous justifiez laborieusement le retrait d’une association en évoquant un « désaccord » … Alors que vous portez exactement les mêmes propositions auprès de l’Etat.
Méthode désastreuse, incohérence et pire que tout inefficacité. Inefficacité.


Ce dont on a besoin pour réussir le challenge tout à fait possible que défend le GIEC et
réussir le combat contre le réchauffement climatique, c’est de la cohérence, de la constance, du volontarisme, de l’unité, du collectif pour être EFFICACE.

Or sur tous les dossiers et en particulier au-delà des belles paroles, vos réalisations concrètes
dans le cadre de ce fameux dernier mandat pour le climat, ce qui vous caractérise c’est l’absence d’efficacité. Et ça c’est dramatique.

Intervention de Louis PELAEZ au Conseil métropolitain des 26 et 27 septembre 2022.

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