Monsieur le Maire, Mesdames, Messieurs, chers collègues,
Les derniers évènements dramatiques survenus dans notre ville doivent faire réagir cette majorité dans le domaine de la sécurité.
Elle ne peut plus se complaire dans cet immobilisme navrant qui la caractérise.
Si l’insécurité augmente et que notre ville est sous tension, ce n’est pas uniquement à cause d’une grande criminalité contre laquelle nous ne pourrions rien faire, ni la seule faute du gouvernement.
C’est également et en grande partie à cause de votre scepticisme à l’égard de la sécurité.
Nous le disions en ouverture de séance, vous aurez beau jeu de multiplier les protestions dans la presse, elles ne résistent pas à l’épreuve des faits :
Pour preuve, le travail sur la résolution de la crise des effectifs de la PM reste lettre morte.
Au 30 juin 2022, les effectifs de notre Police s’élèvent à 288 quand ils étaient de 335 au mandat précédent soit 15% de moins en deux ans depuis votre arrivée. Un chiffre historiquement bas et d’autant plus inquiétant au regard de l’insécurité que connaît notre ville.
Pourtant, la Police municipale a confirmé n’avoir perçu aucune volonté de résoudre le problème. Et quand bien même il y aurait un soupçon de volonté, celui-ci s’avère contre-productif : la création des « Unités de renfort de proximité » ponctionnera sur des effectifs déjà en tension.
Quel est donc l’intérêt sinon d’accroître les difficultés ?
En commission Finances, M.Bosetti a reconnu que la ou le finaliste du processus de succession de M.Pernette-Tixier, notre ancien Directeur Général Adjoint, n’a pas reçu de suite à sa candidature car un profil décloisonné est recherché, ne relevant pas uniquement de la sécurité.
La Police municipale a fait part de son inquiétude à ce sujet étant donné que l’absence d’un DGA se faisait sentir.
A ce sujet, je voudrai rétablir une vérité sur le poste de directeur général adjoint qu’occupait M Pernette-Tixier afin que les Lyonnaises et Lyonnais ainsi que les journalistes comprennent bien.
Le poste de M Pernette Tixier, vacant depuis 8 mois, a pour rôle de fixer les objectifs, les grandes orientations de la politique et dans l’organigramme est bien le supérieur de M FERNANDEZ.
Et si je ne doute pas que M FERNANDEZ exerce ses fonctions avec sérieux et conviction il n’en est pas moins que son poste n’est pas celui de son directeur général.
La police municipal n’a donc bel et bien plus son directeur général adjoint et n’a donc plus d’objectif ni de politique d’orientation sur la sécurité.
Cette mise au point faite, je constate par ailleurs que le renouvellement d’une coordination efficace avec la Police nationale reste aux abonnés absents.
Entre le jeudi 26 mai et le dimanche 29 mai, il est arrivé qu’aucune patrouille des forces de l’ordre nationales ne circule dans la Presqu’Île, laissant la PM assurer seule la sécurité du secteur.
L’actualité est pourtant riche de bonne pratique coopérative dont la Ville de Lyon pourrait s’inspirer : ainsi une convention effective depuis avril 2022 permet au Centre d’Information et de Commandement de la Police nationale dans le Rhône d’accéder aux caméras de Villeurbanne en temps réel pour gagner en réactivité.
Une énième preuve de de votre scepticisme est apportée par le Groupe Opérationnel Mobile (GOM) :
Vous avez écarté de facto l’idée de porter l’effectif du GOM à 60 individus en dépit de l’efficacité de cette unité sur le terrain et de la pertinence de cette augmentation d’effectifs dans la situation actuelle.
Les conséquences de cette inaction sont dramatiques :
Au premier chef, l’augmentation de l’insécurité à Lyon.
Je le dis avec force et je vais le prouver :
– L’absence d’une Directrice ou d’un Directeur Général Adjoint
– La dégradation de la coopération avec la PN
– Et des effectifs insuffisants
Engendrent une perte de la maîtrise du terrain et du lien avec les habitants.
Or ces trois facteurs d’explication relèvent de votre entière Monsieur le Maire ainsi que de celle de cotre exécutif.
Deuxième conséquence de votre immobilisme, un taux de blessure inédit pour la PM :
Elle concentre 70% des Incapacités Temporaires de Travail (ITT) alors qu’elle représente 15% des fonctionnaires de la Ville.
Monsieur le Maire, les Lyonnaises et les Lyonnais ne sont plus dupes et vous le font savoir !
En témoigne l’accumulation des plaintes : les multiples alertes de l’association « La Guillotière en colère » – dont nous saluons le combat quotidien – ou encore la lettre ouverte des commerçants de la rue Désirée, excédés par les rixes et les cambriolages.
S’ajoute, parmi les 1427 propositions déposées sur la plateforme Oyé relative au budget participatif, la réclamation d’un « un plan d’urgence de sécurité et de prévention » avec des moyens réels pour rendre la police municipale attractive.
Mesdames, Messieurs membres de cette majorité, pour conclure mon propos, je m’adresserai à vous.
Face aux interpellations associatives, syndicales et citoyennes sur votre immobilisme, il faut que vous agissiez en vous débarrassant de votre scepticisme.
Et je crois qu’il est également nécessaire de rappeler que la police nous protège, il est donc tout aussi nécessaire de rappeler que notre devoir d’élus est de soutenir notre police en leur donnant les moyens de nous protéger.
Je vous remercie de votre attention.
Intervention de Ludovic Hernandez au Conseil municipal de Lyon du 7/07/22.
Rapport n°2022/ 1820