Monsieur le Président, Mesdames et messieurs les élus, 

L’urgence climatique, la nécessité de mener une politique objective de lutte contre la pollution atmosphérique ainsi que le souhait commun de voir émerger un cadre urbain apaisé et attrayant au sein de notre Métropole nous oblige tous à repenser la place de l’automobile au sein de notre agglomération, et donc a fortiori au sein de notre quotidien.

Cet impératif est également porté par la politique ZFE ou les projets urbanistiques amenés à transformer le cœur de notre Métropole pour les années et les décennies à venir. Lesdits projets sont tous corrélés à une baisse de la circulation, mais celle-ci s’anticipe ! 

Plus de 60 000 grands lyonnais qui travaillent hors les murs, plus de 200 000 actifs habitants l’aire urbaine lyonnaise qui viennent chaque jour travailler dans notre Métropole ; Mais aussi encore de nombreuses Villes ne bénéficiant pas encore de lignes de transports en commun fortes et suffisantes et puis toutes les personnes qui pour des raisons personnelles ou professionnelles ne peuvent se déplacer autrement … Et tout cela s’anticipe avant de réduire la place de la voiture.

Sans anticipation, les congestions des axes majeurs de notre Métropole risquent de se pérenniser, probablement de s’empirer et de se propager sur l’ensemble des voiries ce qui nuirait à terme à l’attractivité de notre territoire et au cadre de vie de nos riverains.

Malheureusement, il semble que la notion d’anticipation vous soit bien trop souvent étrangère et nous le déplorons, la situation actuelle de notre système de parcs-relais en est un exemple profond et navrant.

Vous évoquez expressément la gravité de la situation avec 22 parcs relais saturés sur l’ensemble de la Métropole. Cette saturation entraîne des débordements sur la voirie, l’usage par les riverains des places réservées aux usagers du TER.  Ces conflits d’intérêt, contraints fautes d’alternatives, deviennent récurant et ne peuvent qu’accentuer nos inquiétudes. Au regard de la complexité de la situation actuelle les perspectives s’assombrissent avec des projections qui tablent sur une hausse de la demande de manière considérable à l’horizon 2030. 

Alors que vous disposiez pourtant des moyens d’agir en la matière depuis le début du mandat, comment expliquez-vous votre inaction ? Pourquoi avez-vous systématiquement refusé l’extension des parcs relais durant cette première moitié de mandat allant-même jusqu’à en supprimer certain ? 

Est-ce par désintérêt ou mépris pour nos concitoyens qui n’ont d’autre choix de de se déplacer en voiture ? Peut-être tabliez-vous uniquement sur une évaporation miraculeuse du trafic et sur l’usage providentiel du vélo en guise de palliatif à tous les maux que subit notre réseau de mobilité ? 

Les parcs-relais sont des outils pertinents, pour ne pas dire indispensables afin de décarboner notre aire urbaine. Ils s’inscrivent dans une stratégie globale, multimodale d’un maillage territorial efficient. Je le répète, ils bénéficient tant aux métropolitains qui résident en périphérie de l’hyper-centre, qu’aux personnes résidant en dehors du territoire de la Métropole et qui participent à la vitalité économique et à l’attractivité de cette dernière. Ces considérations, nous n’avons cessé de le répéter, nous les réitérons avec gravité aujourd’hui. 

Par ce manque de considération c’est en effet toute une partie de nos administrés que vous délaissés, les grands lyonnais : les grands oubliés de vos politiques. Ces mêmes personnes qui seront les plus affectées par le déploiement de la ZFE,  qui rencontreront de grandes difficultés pour accéder à la presqu’île en raison des projets de requalification de la Rive droite du Rhône. La Métropole est en la matière l’affaire de tous, et non de quelques uns, des plus privilégiés

Cet indéniable besoin de développer notre système de parcs-relais que vous n’avouez que tardivement à demi-mot doit également être couplé à un renforcement de l’offre de transports en commun. À vrai dire, en dépit de vos a priori les usages de la voiture et des transports en commun, comme ceux du vélo peuvent être complémentaires selon les réalités du territoire et ne doivent pas être systématiquement opposés. Pour cela il faut développer un réseau de transport efficient, à haut niveau de fréquence qui s’étend jusqu’aux parkings relais en leur terminus. 

Mais, les quelques projets que vous mettez en avant demeurent totalement déconnectés des intérêts réels des riverains. La mise en place d’un bus à haut niveau de service entre Part-Dieu et les Sept chemin est symptomatique de vos largesses : alors que vous vous complaisez régulièrement de la pertinence de ce projet, peut-être devriez-vous aller davantage à la rencontre des élus locaux et des riverains et usagers de l’axe qui expriment avec clameur leur désaveu  de  ce projet. Là encore un parc relais au terminus est de la ligne aurait fait sens et aurait permis une meilleure acceptabilité d’un tel projet.

Aujourd’hui vous nous proposez un schéma stratégique qui évoque, qui suggère,  la création de parc-relais dans l’est lyonnais, qui permettra de lancer des études sur d’autres Villes ; c’est un début mais c’est insuffisant. Nous recevions hier matin, en séance, les statistiques des taux d’occupation de nos Parcs-relais. Constat : ils sont largement congestionnés dans l’est lyonnais ! Il ne suffit donc pas d’étudier et de retarder au maximum comme vous savez bien faire… Il faut agir. En réalité votre schéma propose plutôt une révision des modalités de gestion et d’accès à ces parcs-relais, si cela va dans le sens de la multimodalité c’est insuffisant. Insuffisant car il faut davantage de places de stationnement, insuffisant également car vous n’êtes pas complets dans les modalités de gestion et d’accessibilité :  il faut ouvrir et sécuriser les parcs relais la nuit pour que les grands lyonnais qui travaillent en extérieur du périmètre métropolitain puissent vraiment profiter de trajets multimodaux et utiliser les TC sur notre territoire.

Vous comprendrez dès-lors que nos réserves sur votre manière d’appréhender les mobilités sont plurielles. Si votre revirement sur une soudaine utilité des parcs relais, bien que tardive, est à saluer, nous ne pouvons en l’état naturellement pas voter favorablement pour votre schéma stratégique des parcs relais qui manque d’ambition et qui oublie très simplement d’imposer un objectif de création de places de stationnement. 

Je vous remercie.

Intervention de Marion CARRIER au Conseil de la Métropole du 27 juin 2023

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