« La politique de la ville constitue un des grands champs d’action de la République. Elle se dresse contre l’assignation à résidence, contre les destins subis, et donc en faveur de l’émancipation, en concrétisant la promesse républicaine de liberté, d’égalité et de fraternité« .

Monsieur le Maire,

Mesdames, Messieurs les élus,

Chers collègues,

Comme vous le savez, le 21 mars dernier, nous approuvions le nouveau contrat métropolitain issu de la démarche « Engagements Quartiers 2030 ». Celle-ci renouvelle la politique de la ville qui vise nos quartiers défavorisés, en y injectant des ressources afin de lutter contre les inégalités et améliorer le cadre de vie de leurs habitants dans de nombreux domaines. 

Le rapport présenté aujourd’hui nous permet de prendre connaissance de la déclinaison municipale de ce contrat. En d’autres termes, nous votons aujourd’hui la version « Ville de Lyon » de la démarche « Engagements Quartiers 2030 ». 

Monsieur le Maire, nous ne remettrons pas en cause le bien-fondé de cette convention territoriale et nous la voterons d’ailleurs bien volontiers. Le contraire serait absurde puisque cela reviendrait à refuser que la politique de la ville se déploie dans notre commune. En revanche, nous avons plusieurs interrogations et nous espérons que votre exécutif pourra y répondre.

En effet, nous avons le sentiment qu’entre le contrat métropolitain et sa déclinaison proprement lyonnaise, des ambitions se perdent. Dans la stratégie prévue à l’échelle de la Métropole, 6 blocs d’enjeux sont identifiés pour nos quartiers défavorisés et traités avec le même niveau d’urgence : 

  • l’accès aux droits et aux services ; 
  • la sécurité et la tranquillité ; 
  • l’emploi, l’insertion et l’économie ; 
  • la scolarité, l’éducation et la parentalité ; 
  • le logement, l’environnement et la transition écologique ;
  • la culture, le sport, la santé, le bien-être et la vie associative. 

Ce faisant, le contrat métropolitain porte une vision globale des défis, avec la volonté d’y apporter une réponse d’ensemble. 

Là où nous nous interrogeons, Monsieur le Maire, c’est que cette approche, qui nous paraît pertinente et la plus à même de produire des résultats durables, semble avoir été perdue ou écartée dans la version lyonnaise que nous examinons aujourd’hui. 

Si l’on se penche attentivement sur cette convention territoriale,  on constate qu’une hiérarchie a été établie entre des axes stratégiques comme l’écologie et la jeunesse d’une part ; et des volets thématiques d’autre part comme l’emploi, le logement, et la sécurité. 

La perspective globale a donc disparu, au profit d’une structuration suggérant que certains thèmes seraient moins importants que d’autres, voire qu’ils ne constitueraient pas des urgences. 

Vous comprenez que nous arrivons ici à une impasse difficile à justifier et nous espérons que vous pourrez nous apporter des éclairages utiles. 

Pour conclure cette intervention, j’ouvrirai mon propos sur l’actualité. Rappelons-nous, chers collègues, que la politique de la ville constitue un des grands champs d’action de la République. 

Elle se dresse contre l’assignation à résidence, contre les destins subis, et donc en faveur de l’émancipation, en concrétisant la promesse républicaine de liberté, d’égalité et de fraternité. 

Malheureusement, elle fait partie de ce que nous pourrions collectivement perdre, de ce que nos concitoyens des quartiers prioritaires pourraient perdre, suite aux scrutins des 30 juin et 7 juillet prochains.

Je vous remercie. 

Intervention de Delphine BORBON au conseil municipal de la Ville de Lyon du 27 juin 2024

Rapport n°D_24_0559

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