*SPLRU : Société publique locale relation usagers, créée en complément de la SPLM (société publique lyonnaise de mobilités).

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les élus, 

Les plans d’aménagements urbains initiés par la Métropole, la nécessité d’offrir aux Grands Lyonnais des substituts viables à l’usage de la voiture, le besoin de moderniser un réseau de transport en commun qui n’offre pas de satisfaction suffisante à nos usagers nous oblige à mener une profonde refonte de nos organismes de mobilités. 

Nous espérions que l’allocation de ressources inédites au SYTRAL permettrait d’aboutir à cette nécessaire modernisation du réseau, à l’indispensable satisfaction de ses usagers. À l’heure du mi-mandat les résultats escomptés ne sont pas atteints, nous le déplorons. 

Il est ainsi temps d’agir avec efficacité, alors que le projet d’apaisement de la presqu’île évoqué précédemment et la mise en place progressive de la ZFE vont influer de manière considérable sur les mobilités métropolitaines. Il faut en ce sens, amorcer une nouvelle démarche.

Lors de l’initiation de la SPLM vous aviez précisé que la problématique des « relations usagers » ferait l’objet d’une attention particulière et intégrée à une gestion publique sous la forme d’une société publique locale. Permettez-moi tout d’abord d’exprimer que ces préoccupations sont essentielles. Nous partageons l’absolue nécessité de replacer les usagers au centre de la stratégie de mobilités, et plus globalement de toutes les politiques publiques métropolitaines. L’intérêt général ne saurait être atteint sans une nécessaire consultation de ceux qui en sont la cible et la font vivre au quotidien.

De ces considérations résulte donc la volonté de créer cette « société publique locale relation usagers ». Il s’agirait en ce sens à travers une démarche nouvelle guidée par les impératifs écologiques de renforcer les solutions alternatives à l’usage de la voiture, notamment à l’autosolisme. Pour cela, il est question de mieux intégrer les Grand Lyonnais dans ce processus,   ces derniers seraient amenés  à être mieux informés, conseillés, et disposer d’une place centrale au sein d’un service usagers multimodal.  

Nécessairement, cette démarche est évidemment louable et aurait pu être intégrée directement au sein de la SPLM afin de disposer d’une structure unique, avec des compétences étoffées, nous dispensant de toute complexification administrative et technique. Nous aurions gagné un temps précieux, des économies substantielles auraient été réalisées.

Avec la création d’une structure supplémentaire nous aurions donc trois opérateurs publics de mobilités distincts, dotés de moyens humains, avec trois directeurs-généraux, pour le SYTRAL, SPLM et LPA, dont un directeur-général adjoint, des moyens humains je le disais et des moyens financiers autonomes au service de nos mobilités : SPLM, SPLRU et la société d’économie mixte Lyon Parc Auto dans laquelle le rôle de la Métropole va être renforcé suite au rachat des parts sociales du département. 

Notre crainte, à travers l’avènement ou le maintien de ces structures autonomes est celui d’un manque de lisibilité sur leurs compétences propres, d’une confusion sur les moyens d’intervention, d’un manque de coordination qui ne fera que retarder une nécessaire refonte de la manière d’appréhender nos mobilités. Le morcellement des compétences est une chose bénéfique lorsqu’elle est confiée à des organismes réellement spécialisés, conscients de leurs champs d’intervention respectifs pour ne pas conduire à une spécialisation de façade et in fine à des politiques contre-productives. Et je partage la crainte, effectivement, du groupe communiste liée à la complexification et à la confusion quant aux prérogatives maintenues de chaque actionnaire, de chaque SPL, tel qu’on nous l’a confirmé et précisé lors de la réunion que nous avons eu, de présentation avec les présidents de groupe et on vous remercie de cette information.

La création de cette SPLRU ne doit pas être l’expression d’une nouvelle politique fantasque, l’avènement d’un énième organisme qui serait en réalité une coquille vide, dans laquelle la collégialité serait absente, et la démocratie une nouvelle fois oubliée. Nous réitérons en ce sens nos alertes déjà exprimées au sujet du manque de transparence entourant les activités de la SPLM, ainsi que le sens donné à la société Lyon Parc Auto, progressivement vidée de sa substance tout en étant paradoxalement pérennisée. 

Nous espérons qu’en la matière nos alertes seront enfin entendues et nos inquiétudes rapidement effacées, même si nous vous le confessons, nous disposons de quelques doutes. Surtout il est impératif que notre politique de mobilité retrouve enfin sens, puisse enfin faire les frais d’un renouveau. Renouveau absolument nécessaire au regard de la conjoncture, et surtout il est impératif que les usagers puissent finalement percevoir des résultats effectifs au quotidien. 

L’avènement d’une société publique locale dédiée aux usagers parviendra-t-elle à cela ? En l’état ceci nous laisse largement perplexe. C’est la raison pour laquelle nous nous abstiendrons.

Merci.

Intervention de Louis PELAEZ au conseil métropolitain des 27 et 28 mars 2023

Rapports n°2023-1581/1582/1583

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