Monsieur le Président ; Chers collègues ; 

Nous partageons, avec vous, les objectifs qui sous-tendent la révision du Règlement Local de la Publicité : la réduction de la pollution visuelle et l’amélioration du cadre de vie. 

C’était la ligne de conduite du travail mené par Patrick Veron lors de la rédaction du RLP version 2019 qui était un RLP tout à la fois équillibré et restrictif.

Vous m’avez indiqué en Commission Proximité que le RLP 2021 était une évolution du RLP 2019 et ne nécessitait donc pas une nouvelle phase de de concertation. Nous en avons pris acte même si cela nous paraît étonnant.

Aussi, dans votre RLP renouvelé, vous faites le choix d’une réduction significative des supports publicitaires. Si encore une fois, les objectifs finaux sont partagés, nous regrettons qu’aucune étude d’impact n’ait été menée sur les conséquences d’une telle mesure. Impact sur le tissu économique local mais aussi sur les finances de nos communes qui collectivement touchent environ 9 M€ de recettes publicitaires par an, impact sur les finances du SYTRAL qui reçoit annuellement une redevance d’un montant de 4,9 M€. 

Nous regrettons que vous n’ayez pas profité de ce RLP pour fixer des objectifs quantifiables d’usage de ces supports publicitaires par des annonceurs locaux. Cela aurait permis, par exemple, de donner plus de visibilité à nos commerçants, artisans et entrepreneurs locaux qui sont si précieux pour redynamiser notre territoire. 

Ceci est d’autant plus important que si on regarde l’évolution des dépenses publicitaires au niveau national depuis 15 ans on constate que ces dépenses restent stables pour ce qui concerne les publicités diffusées sur les radios, les télévisions ainsi que sur les supports sur la voie publique. Il y a une baisse importante au niveau de la presse écrite (-60% en 15 ans) et à l’inverse une explosion des publicités sur internet (+600% en 15 ans). A terme nous risquons d’arriver à une position monopolistique du digital, et donc des multinationales les fameuses GAFA ! Nos commerces de proximité risquent d’être fortement pénalisés dans cette communication mondialisée non régulée, intrusive vis-à-vis de la vie privée et fortement consommateur de ressources énergétiques. 

Regret enfin que vous n’ayez pas réglementé l’affichage numérique dans les vitrines, regret renforcé par votre réponse en commission ou vous m’avez indiqué qu’il n’était pas prévu de révision du RLP à court/moyen terme pour intégrer ces affichages.

Revenons enfin, sur l’impact pour les finances de la métropole. Quel effet aura ce nouveau RLP sur le montant de la redevance versée annuellement par la société Decaux, 1,4 M€ annuellement me semble-t-il ? Il est nécessaire de rester vigilant sur ce point.

Enfin, nous n’avons pas eu de réponses précises sur l’impact de ce nouveau RLP sur le service Vélo’V ? Pour la période 2017-2032, le coût du service est estimé à 164 millions financés à près de 68 millions (soit plus de 40%) par la publicité. Nous sommes convaincus de la pertinence du service Velo’V qui est d’ailleurs plébiscité par les Lyonnais. Pour mémoire 98% de satisfaction et en octobre 2021 un record de mise à disposition de Vélo’v avec 1 066 336 locations. Pouvez-vous nous préciser les moyens que la Métropole va mobiliser pour continuer à développer ce service sans les financements provenant de la publicité ?

Du fait de ces nombreuses interrogations sans réponses notre groupe s’abstiendra.

Je vous remercie,

Christophe Geourjon


Conseil de la Métropole de Lyon du 13 et 14 décembre 2021

Dossier N° 2021-0866 et 867 – urbanisme, habitat, logement et politique de la ville – Élaboration du règlement local de publicité (RLP) de la Métropole de Lyon – Arrêt du bilan de concertation – Arrêt du projet

Intervention de Christophe Geourjon

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