« Sachez Monsieur le Président, que vous nous trouverez toujours sur votre chemin pour veiller à ce que notre Métropole rassemble, respecte et transcende les intérêts locaux ! »
Monsieur le Président,
Mes chers collègues,
Nous regrettons de devoir une nouvelle fois, encore et encore, utiliser ce temps de parole pour dénoncer votre méthode aujourd’hui assumée : une méthode partisane où vous vous obstinez à ne penser les politiques publiques métropolitaines qu’essentiellement sous le prisme idéologique et dogmatique et cela en refusant volontairement d’être dans un fonctionnement démocratique exemplaire.
Bien trop souvent lors de ce mandat, nous avons été les témoins de votre désintérêt à adopter une approche collaborative et transparente.
Ces carences se cachent très souvent derrière une communication démagogique et des slogans bien rodés, tentant de masquer la réalité de votre politique. En ces périodes compliquées d’un point de vue démocratique, avec des extrêmes aux portes du pouvoir en France et en Europe, nous devrions tous garder à l’esprit, Monsieur le Président, que nos actions et décisions se doivent d’honorer et de répondre aux besoins de l’ensemble des habitants de la Métropole, et non de servir quelques intérêts partisans ou électoralistes.
Car tout cela, et c’est bien ce que nous déplorons le plus, se fait très souvent aux dépens des intérêts des habitants, des communes et… de leurs représentants à la Métropole.
Des habitants, tout d’abord, car ils sont les premiers à pâtir de certaines décisions, impactant leur vie quotidienne et mettant parfois en péril leurs activités économiques ou leurs habitudes de déplacement, comme l’illustre bien le dernier bilan de concertation de la VL11 dans le 3ème arrondissement. Mais aussi car ils subissent votre manière chronique de les opposer les uns aux autres et faites peser sur le territoire un climat délétère.
Des communes aussi : car ce qui aurait pu et dû être traité dans un esprit de consensus pour l’intérêt collectif, s’est souvent fait au détriment de ces dernières.
Et enfin aux dépens aussi des élus métropolitains : Magnifiquement, ou plutôt devrais-je dire, déplorablement illustré par la méthode employée sur la nouvelle tarification de l’eau potable qui nous est soumise au vote aujourd’hui.
Je vais y revenir dans un instant et nous aurons l’occasion lors de ce Conseil d’y revenir plus en détail mais quel échec ! Quel désastre entourant ce sujet capital !
Si vous n’avez toujours pas souhaité adopter une nouvelle gouvernance qui libère la cause écologique de l’emprise partisane et fédère autour de cet enjeu plutôt que de déchirer, il y a un domaine où vous vous êtes beaucoup amélioré et il est normal de savoir le reconnaître : c’est la communication.
Alors évidemment, une communication politicienne est à visée essentiellement électoraliste certes, mais sur celle-ci, vous commencez à approcher de l’excellence. Il est vrai que vous vous en êtes donné les moyens, financièrement et en ressources humaines avec un staff conséquent de communicants politiques. Il est vrai que vous êtes déjà dans une posture de campagne électorale.
Vous avez sur le dernier exemple d’actualité qu’est la nouvelle tarification de l’eau parfaitement mis en pratique votre nouvelle pratique de communication électoraliste.
En vous asseyant allègrement sur les principes de base du respect de la procédure démocratique et avant même d’en avoir débattu et discuté avec l’ensemble des élus métropolitains ou même avec les représentants de l’opposition siégeant dans la commission proximité ou au conseil d’administration de la régie de l’eau, ce qui est pourtant la moindre des choses d’un point de vue démocratique, vous avez communiqué en amont à la presse avant que cela soit voté. Ma collègue Nicole Sibeud aura l’occasion d’y revenir lors du débat de ce rapport, débat qui n’en est plus un puisque tout est déjà ficelé et annoncé officiellement.
Ainsi n’avons-nous pas découvert que vous aviez organisé une conférence de presse, le matin même de la commission et évidemment avant cette séance plénière, conférence de presse à laquelle pas besoin de le dire, nous n’avons pas été invités. Et la presse s’est empressée, sans sourciller de relayer quasiment mot pour mot vos propos et votre communication officielle et partisane et électoraliste sans rechercher, un tant soit peu, à relayer des arguments différents ou contradictoires.
Vous réussissez ainsi à faire des médias locaux vos précieux alliés. Vous pouvez leur dire merci. D’autant que vous et vos communicants partez du principe, qu’une fois que les médias en ont déjà longuement parlé, ils ne reviendront pas dessus ou si peu. C’est bien joué, il faut le reconnaître, ce n’est pas très joli joli d’un point de vue démocratique mais c’est bien joué. La politique pourtant mériterait mieux. L’intérêt général passe parfois après l’intérêt électoral. Nous le regrettons.
Autre sujet où votre obstination idéologique et dogmatique a des conséquences palpables pour nos concitoyens : c’est le parc relais de Saint-Genis-Laval.
Décision assumée de votre part de diminuer la capacité initialement prévue dans ce parc relais et nous en constatons chaque matin les conséquences néfastes.
Décision insensée, incohérente, incompréhensible du point de vue écologique : alors que les personnes habitant loin au sud viennent pour poser leur véhicule et finir leur parcours en mobilité durable pour aller travailler, ils se retrouvent coincés dans des files qui s’étirent, ils ne peuvent rentrer car le parking est complet très tôt le matin et ils tournent, tournent, tournent encore pour trouver une place, que la plupart du temps, ils ne trouvent pas et donc décident au final de poursuivre leur chemin en voiture au lieu de le faire en métro et ainsi ils accentuent encore davantage les embouteillages et la pollution. Quelle belle preuve de cohérence et d’efficacité écologique.
Votre argument est qu’il faut inciter les habitants à lâcher leur voiture, allez expliquer cela aux personnes qui habitent à 10, 20, 30 km ou plus de leur lieu de travail. Au lieu de citer Karl Marx en permanence, certains devraient plutôt se préoccuper des travailleuses et travailleurs qui sont obligés d’aller se loger de plus en plus loin en périphérie ou à l’extérieur de la Métropole et qui doivent venir travailler tous les jours au cœur de la métropole.
D’autant quand en plus, s’appliqueront les règles de la ZFE. De la même manière, ils devraient se préoccuper des familles nombreuses pour lesquelles la nouvelle tarification de l’eau va aboutir à des augmentations au niveau de leurs factures.
La plupart du temps, nous ne nous opposons pas sur vos objectifs qui la plupart du temps sont les mêmes que les nôtres mais sur votre manière, votre méthode, votre manque de vision globale, votre obstination démagogique.
Ce qui caractérise ces bientôt quatre années de votre mandat : c’est le manque flagrant d’efficacité et particulièrement sur les questions écologiques ou du bien vivre ensemble et cela n’en déplaise à votre communication et slogans bien rôdés. Là où vos prédécesseurs ont su être des transformateurs en sachant conduire le changement, même si tout n’était pas parfait et qu’il pouvait y avoir des manques, votre majorité n’a eu de cesse d’être une machine à diviser, à créer des tensions dans l’incapacité à inscrire et rassembler le plus grand nombre dans un réel projet commun.
L’art de gouverner n’est pas chose facile, mais il n’est pas difficile de comprendre que c’est par l’adhésion des citoyens, des élus, des maires que l’action devient efficace. Être capable d’entendre les voix discordantes, intégrer leur dissonance lorsqu’elles se révèlent pertinentes, parfois accepter de renoncer c’est tout ce que vous êtes incapables de faire.
Pourtant, nous savons qu’une autre approche est possible, en témoignent les dernières réunions de concertation sur le projet d’aménagement de la VL12 qui avance dans le bon sens.
Ces réunions ont démontré qu’être attentifs aux arguments des acteurs, qu’il s’agisse des résidents locaux, des acteurs économiques ou des organisations communales peut s’avérer très efficace. Vous avez ici un bel exemple qu’adopter une approche inclusive n’est pas un aveu de faiblesse mais bien une force au service des projets Métropolitain !
Nous faisons le souhait que cet exemple devienne la norme pour les nombreuses échéances à venir.
Sachez Monsieur le Président, que vous nous trouverez toujours sur votre chemin pour veiller à ce que notre Métropole rassemble, respecte et transcende les intérêts locaux !
Je finirai avec tout mon groupe pour nous féliciter de l’inscription de l’IVG (Interruption volontaire de grossesse) dans la Constitution et nous l’espérons le plus rapidement possible dans la Charte européenne des droits fondamentaux.
C’est un magnifique message universel envoyé. Mais si nous ne devons pas nous priver du plaisir de voir aboutir enfin ce combat, nous ne devons pas pour autant faiblir dans la lutte pour l’amélioration sur le terrain car l’accès des femmes à l’avortement n’est pas garanti également sur le territoire et l’accès concret à l’avortement reste très compliqué pour de nombreuses femmes en France.
Je vous remercie.
Intervention préalable prononcé en Conseil du 11 mars 2024.