Elles interrogent la capacité de Bruno Bernard à assurer efficacement la présidence du SYTRAL.

M. le Président, vous imaginez bien qu’on n’allait pas ne pas vous interpeller sur la situation des transports en communs.
Une panne, ça va, mais une panne plusieurs fois par semaine, bonjour les dégâts. Et des dégâts, il y en a dans l’opinion que se font les grands lyonnais, aujourd’hui, des transports en communs mais surtout de l’absence d’envie de prendre les transports en communs, l’absence d’envie ou pire encore de la lassitude vis-à-vis des transports en commun pour ne pas dire le dégout de prendre les transports en commun. Et ça, c’est dramatique.

Nous sommes tous d’accord sur le fait, que plus que jamais, il est nécessaire que l’utilisation des transports en commun s’intensifie, que la part modale des transports en commun augmente en faisant baisser la part modale de la voiture.

Mais là, qu’entend-on tous les jours : on ne peut plus faire confiance aux transports en communs et finalement, je prends moins de risque à prendre la voiture, même s’il y a des embouteillages, plutôt que prendre le métro et ne pas arriver au travail ou ne pas pouvoir rentrer chez moi. Et on sait combien, la confiance est un élément essentiel pour que les gens prennent les transports en commun.

Alors certes, et c’est pourquoi, je n’ai pas voulu polémiquer depuis plusieurs jours, une panne
importante est toujours possible. On sait que la vie d’un réseau comme celui du Sytral, n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Qu’il peut y avoir des problèmes, mais votre responsabilité, c’est de faire en sorte que cela impacte le moins possible la vie des Grands lyonnais. C’est votre responsabilité, et on ne peut se satisfaire, de renvoyer la faute sur d’autres.

Or là, les pannes se succèdent, encore hier avec de nouveau le Métro B et des pannes qui ont une répercussion extrêmement négatives pour l’ensemble des Grands lyonnais qui utilisent ces lignes.

Cette succession de pannes mais surtout votre manque de communication et votre incapacité à assumer votre rôle nous renvoient à deux questions : celle de votre présidence et de votre capacité à assurer efficacement cette présidence; et celle de votre décision de démanteler le SYTRAL afin de confier chaque mode de transport à des opérateurs différents.

En ce qui concerne la première question, tout ceci révèle votre difficulté à assurer efficacement la présidence du Sytral, alors que vous avez voulu, contre tout sens des réalités et de la connaissance de cet outil extrêmement important, cumuler votre présidence de la Métropole -ce qui n’est déjà pas rien, c’est le moins que l’on puisse dire, pour peu qu’on le fasse avec tout l’investissement nécessaire – et la Présidence du SYTRAL.

Vous nous aviez expliqué au début du mandat pour justifier, ce qui nous apparaissait comme une aberration, c’est-à-dire ce cumul, que c’était pour plus efficacité. Et bien, au temps pour l’efficacité …

Les utilisateurs des transports en communs vous remercient chaque jour pour tant d’efficacité… Être Président du SYTRAL nécessite de la disponibilité, beaucoup de disponibilité, une disponibilité de tous les jours, cela nécessite un investissement total pour veiller chaque jour à un bon fonctionnement, pour avoir une connaissance très fine, pour motiver, pour inciter la rigueur, pour créer de la confiance, pour avoir une attitude charismatique, pour écouter, pour stimuler l’adhésion. Bref, pour être un leader inspirant.

Or, à l’instar de votre attitude dans cette assemblée, nous avons bien peur, que cela ne soit pas différent au SYTRAL. Incapacité à fixer un cap clair, à partager une vision et une stratégie claire qui donnent du sens au quotidien des collaborateurs du SYTRAL, absence de vision partagée au sein de l’organisation.

Vous avez décidé de déstructurer l’outil qui fonctionnait bien. Vous avez opté pour une politique de gribouille comme l’a dit un de vos prédécesseurs, vous avez souhaité démolir le projet de métro parce qu’il avait été initié avant vous. Vous vous êtes perdu dans un projet aberrant autour du téléphérique et ainsi démontré votre manque de lucidité et de compétences. Vous avez créé de la confusion et de l’inquiétude dans l’organisation des modes de transports dans une parfaite impréparation de votre projet d’allotissement et le tout dans une communication des plus calamiteuses.


Le tout avec un soupçon de déni de démocratie, en refusant à l’opposition que nous sommes, de pouvoir continuer à participer comme cela s’était toujours fait, à une gouvernance partagée du SYTRAL dans un souci d’intérêt général que vous bafouez.

Alors oui, une panne peut arriver et oui cela n’est pas forcément directement de la faute du politique. Mais lorsque cela arrive dans un contexte comme celui que je viens d’énoncer, alors oui, on peut factuellement se demander quelle est votre part de responsabilité dans tout cela.

Alors, et je soutiens votre initiative avec d’autres grandes métropoles de réclamer des moyens
supplémentaires à l’État pour développer les offres de transports en commun, mais votre première responsabilité, avant de vous déchargez sur d’autres dont l’Etat, est de créer les conditions pour que nos transports en communs fonctionnement correctement et de pour créer les conditions pour que nos concitoyens aient envie de prendre les transports en commun et de laisser au garage leurs voitures.

Or, pour l’instant, c’est loin d’être gagné : dysfonctionnements permanents et sensations, pour
nombres de lignes, de se retrouver non pas dans un transport de qualité mais dans des bétaillères.

Intervention de Louis PELAEZ lors de la Commission permanente du 17 octobre 2022

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