A l’ordre du jour du conseil du 15 mars 2021, près de 90 sujets vont être délibéré, dont beaucoup vont avoir un impact majeur dans la vie de nos concitoyens :
- Renforcement de la ZFE qui va interdire à la circulation dans la Métropole pas moins de 80% du parc de véhicules d’ici à 2026,
- Expérimentation du Revenu Solidarité Jeunesse, dans le cadre de la mise en scène de votre bras de fer avec l’État sur le sujet du RSA Jeune,
- Pacte de Cohérence Métropolitain qui redéfinit en profondeur les relations de la Métropole avec les 59 communes du territoire,
- L’instauration d’un taux unique de Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères et ses conséquences sur le contribuable.
Mais aussi on retrouver les ambitions concernant la prospection économique et l’ADERLY, la végétalisation des collèges ou encore la future modification du PLU-H.
Pourtant, les débats sur ces sujets d’importance capitale risquent d’être noyés par leur nombre. De même, près d’un tiers de l’ordre du jour volumineux du Conseil traite de sujets relevant des affaires courantes et n’ayant pas leur place en Conseil.
Monsieur le Président, avez-vous déjà lu les commentaires des personnes qui suivent nos débats sur le site de la Métropole, sur les réseaux sociaux ?
Louis Pelaez
Ils ne comprennent pas pourquoi vous ne nous répondez pas. Ils ne comprennent pas notre action et l’intérêt de nos discussions, ni même parfois celui de notre collectivité.
Intervention de Louis Pelaez
Monsieur le Président, chers collègues,
Vous nous proposez aujourd’hui de délibérer sur près de 90 sujets dont beaucoup vont avoir un impact majeur dans la vie de nos concitoyens :
- Renforcement de la ZFE
- Expérimentation d’un nouveau dispositif technique appelée pompeusement RSJ en référence au RSA jeunes
- Pacte de Cohérence Métropolitain
- L’instauration d’un taux unique de Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères
Pourtant, les débats sur ces sujets d’importance capitale risquent d’être noyés par leur nombre. De même, près d’un tiers de l’ordre du jour volumineux du Conseil traite de sujets relevant des affaires courantes et n’ayant pas leur place en Conseil.
Très clairement, nous nous interrogeons sur la clarté et la lisibilité des débats dans ce qui s’annonce être un Conseil fleuve de 2 jours.
Votre gestion de notre collectivité et de ses instances nous fait finalement penser à celle de la Région Auvergne Rhône-Alpes avec sa séance plénière unique de deux jours par trimestre.
Mais ce qui peut s’entendre dans une collectivité de 13 départements ne se justifie pas sur un territoire de proximité comme le nôtre.
Ce parallèle avec la Région n’est pas sans fondement.
Car au fond, lorsqu’on regarde les demandes de prise de parole du groupe majoritaire et de ses partenaires au niveau local, mais qui sont rivaux au niveau régional, on se doute qu’il ne sera souvent pas tant question durant ces deux jours des enjeux métropolitains, que des élections régionales, voire présidentielles.
Mais au final, tout cela n’est pas bien grave. Car s’il y a quelque chose que vous avez particulièrement réussi depuis le début de votre mandat, c’est bien de vider nos Conseils Métropolitains de leur substance.
Car avec deux jours de débat prévus, nous pourrions nous poser la question : l’exécutif agit-il tant et si bien qu’il faut multiplier la durée des Conseils par rapport aux précédents mandats ?
Non, il y a simplement eu une diminution drastique du nombre de nos réunions en Conseil, gonflant artificiellement nos ordres du jour.
Entre examens en catimini dans le huis clos de la commission permanente de délibérations d’importance capitale, comme la perte de 7 millions d’euros dans une opération rue Bugeaud, pour ne citer qu’un exemple tout récent.
Et la multiplication des dossiers sans grande importance à notre ordre du jour en Conseil. Depuis le début de votre Présidence, c’est le grand flou.
Vous avez également vidé le Conseil de sa substance démocratique en faisant le choix d’opposer à nos interventions votre silence quasi systématique.
Et quand vous daignez nous répondre, c’est bien souvent avec mépris. Sans considération pour les populations dont nous nous faisons les porte-paroles de leurs questionnements légitimes.
Vous êtes pourtant le Président de tous les Grands-Lyonnais.
Au fond, on pourrait croire que vous estimez que ce n’est pas de votre niveau que de vous plier à cet exercice démocratique. Peut-être êtes-vous tellement convaincu de détenir LA Vérité, l’absolue vérité et que donc vous n’avez pas à vous justifier.
Il est vrai que, pour répondre aux questions, vous semblez préférer vous épancher bien davantage en conférence de presse que devant votre opposition.
Je regardais ainsi il y a quelques jours, votre dossier de presse sur le RSJ et noté que tous ces dossiers sont systématiquement plus étoffés et spécialement écrits pour les journalistes que les délibérations soumises au vote des élus.
Peu vous importe finalement que nos débats soient potentiellement inaudibles : vous avez derrière vous les moyens de la collectivité. Et donc la possibilité de communiquer en feuilletonnant vos annonces. Sans le filtre de l’opposition.
Vous vouliez rénover la démocratie je suis désolé, mais je pense que pour l’instant c’est raté, car c’est une nouvelle fois les questions de votre gouvernance qui pose problème. Finalement, malgré votre vœu pieux pendant toute la campagne électorale de vous présenter comme un politique différent qui allait faire de la politique différemment. On s’aperçoit maintenant après bientôt un an que vous êtes au final plus politiciens et plus politicards que la plupart des plus politiciens et des plus politicards dont vous vouliez illusoirement vous démarquer.
On voit bien que vous n’avez aucune envie de rechercher le débat constructif et encore moins le consensus.
Pourtant on aurait pu penser compte tenu des conditions dans lesquelles a eu lieu votre élection, notre élection, des conditions liées à la crise sanitaire unique, au confinement avec un taux d’abstention faramineux, avec le fait que même si ça n’enlève rien à votre légitimité démocratique, vous n’avez finalement été élu qu’avec 11 % des inscrits, On aurait pu penser que le sens des responsabilités dans ces conditions exceptionnelles, aurait dû vous pousser à rechercher encore davantage, qu’on devrait le faire en situation normale c’est-à-dire le dialogue avec votre opposition, avec ceux qui ne pensent pas totalement comme vous et d’essayer, ne serait-ce qu’essayer de tendre vers le consensus, mais que nenni, rien de tout cela, nada, nothing, vous y allez à l’arrache, à la massue, bien souvent dans la précipitation en hésitant pas à faire des coups de com’ à vos électeurs comme on le voit avec le dispositif technique prétendu être un revenu social d’activité jeune qui n’a strictement rien à voir avec le RSA jeunes que vous avez pourtant vendu à vos électeurs et aux autres groupes de votre majorité ou que ce soit avec votre manière de mettre en place la ZFE tout à fait antisocial.
Vous passez à chaque fois en force parce que finalement votre seul objectif c’est d’aller très vite avant les élections régionales puis les élections présidentielles pour poser vos marqueurs politiques à des fins électoralistes, ces fameux marqueurs politiques sur lesquels vous voulez vous appuyer pour votre campagne des élections régionales et présidentielles.
Vous avez pour le coup parfaitement réussi non seulement à tendre les relations avec votre opposition, mais en très bon politicien que vous êtes à faire avaler des couleuvres aux autres groupes de votre majorité même si gênés ceux-ci évidemment vont tout à l’heure me dire que ce n’est pas vrai et qu’ils vont tenter de se justifier sur vos postures dogmatiques qui se révèlent être antisociales.
Monsieur le président refaites du Conseil Métropolitain le lieu du débat démocratique de notre collectivité et non pas un conseil qui ne vaut rien. Et si possible, évitons que notre instance soit dévoyée pour servir de répétition générale à la campagne des régionales.
Conseil de la Métropole du lundi 15 décembre 2021
Intervention préalable de Louis Pelaez