Monsieur le Président,
Chers collègues,
Je m’exprime au nom des trois groupes d ‘oppositions : la Métro Positive, Synergies élus et citoyens et Inventer la Métropole de demain.
Monsieur le Président, il s’agit ici d’approuver les financements versés par la Métropole à ATMO Auvergne-Rhône-Alpes, organisme agréé par l’État, chargé de la surveillance, de l’analyse et de la pédagogie autour de la qualité de l’air.
ATMO mène une mission précieuse et d’intérêt général, dans un contexte où l’enjeu sanitaire et environnemental n’a jamais été aussi prégnant.
Le soutien de la Métropole auprès de l’observatoire se fait à travers deux lignes de financement.
La première est une cotisation obligatoire et réglementaire, calculée selon la population de la Collectivité : pour l’année 2025, elle augmente donc mécaniquement de 11 700 €.
La deuxième est une subvention complémentaire qui relève d’une politique volontariste de la part de l’exécutif métropolitain.
Vous nous proposez, pour 2025, de réduire cette subvention de 284 000 € à 254 000 €. Soit une baisse de 30 000 €, représentant -10,6 % en un an.
Vous avancerez peut-être que la hausse de la cotisation compense la baisse de subvention. En réalité, il y a bien un manque à gagner de 18 000€ pour l’observatoire. Mais c’est aussi et surtout le signal politique qui nous inquiète.
Depuis des mois, vous opposez à nos propositions d’assouplissement de la ZFE, l’impérieuse nécessité d’agir pour améliorer la qualité de l’air et de protéger les plus vulnérables.
Très bien.
Mais alors pourquoi justifier les contraintes de la ZFE comme bouclier de santé publique d’une main, et de l’autre, réduire les moyens alloués à l’observatoire chargé de mesurer la qualité de l’air et sur lequel vous vous fonder pour asseoir vos décisions aussi restrictives quant aux usagers ??
Vous ne pouvez pas vouloir la fin sans en assumer les moyens.
Enfin, vous aimez rappeler à juste titre que la qualité de l’air s’améliore depuis le début de votre mandat. Nous nous en réjouissons sincèrement. Mais l’honnêteté m’oblige à rappeler que cette amélioration s’est amorcée avant vos prise de fonction.
Depuis 15 ans, les chiffres d’ATMO montrent une amélioration continue de la qualité de l’air (dioxyde d’azote et particules fines, pas pour l’ozone).
Et pour cause les actions en faveur de l’amélioration de la qualité de l’air n’ont pas manqué sous les mandats précédents :
- Lancement des Vélo’v.
- Apaisement des quais de Saône et du Rhône.
- Extension du métro B.
- Création de nouvelles lignes de tramway…
Comme quoi, nul besoin de revendiquer l’écologie politique et son monopole pour engager une réelle transition environnementale.
Elle peut aussi se faire dans un souci de justice sociale, sans exclure certains de nos concitoyens.
Alors Monsieur le Président, si l’enjeu de la qualité de l’air est votre combat, qu’il le soit avec constance et cohérence.
Nos groupes s’abstiendront sur ce rapport.
Je vous remercie
Intervention de Nicole Sibeud en Commission permanente du lundi 26 mai 2025 – Délibération n°2025- 4333.