Monsieur le Président , chers collègues, 

L’attention que l’ont porte à l’autonomie, au handicap ou encore à la dépendance que les effets de l’âge, de la maladie ou d’autres raisons génèrent, est sans doute le marqueur le plus sûr de la solidarité de la société.
 

En 2030, un tiers de la population française sera âgé de plus de 60 ans et les plus de 65 ans seront alors plus nombreux que les moins de 15 ans. 

Nous devons donc anticiper collectivement cette transition démographique collectivement , parce que ça nous concerne toutes et tous ! Ce n’est pas que l’affaire des aînés ou des professionnels du grand âge mais une question de solidarité intergénérationnelle. 

Ce vieillissement inexorable de notre population nécessite une adaptation de nos politiques sociales au regard de plusieurs enjeux: 

• Celui du maintien à domicile, avec un accompagnement personnalisé qu’il convient de mettre en place. 

• Lorsque le maintien à domicile est impossible, l’accompagnement au sein de structures spécialisées dont les manques de moyens humains et financiers sont régulièrement pointés du doigt. 

• Également, la prise en charge des pathologies et des incapacités qui augmentent inexorablement au même titre que l’espérance de vie. 

L’accompagnement des personnes en situation de handicap représentant un autre volet de ce schéma directeur métropolitain dispose également d’enjeux propres avec une prise en charge sur le long terme qui doit bénéficier du concours de moyens conséquents. 

Les publics concernés, souffrant de pathologies diverses, disposent de besoins singuliers suscitant une adaptabilité impérieuse des services médico-sociaux. 

La Métropole de Lyon, cheffe de file en matière d’action médico-sociale, dispose en la matière de compétences étendues. Ces compétences sont synonymes de responsabilités et nous trouverons tous ici un consensus naturel sur le besoin impérieux doffrir, aux publics concernés par ces mesures, un accompagnement digne, moral, et personnel

Ce faisant, cet accompagnement social va bien au-delà du versement de diverses allocations et doit arborer une indispensable dimension humaine. 

C’est ainsi, avec une attention toute particulière, que nous avons pris acte de ce schéma directeur métropolitain en faveur des personnes âgées et des personnes en situation de handicap dont nous soutenons implacablement la démarche.

Ce schéma n’est pas dénué de qualités : la promotion de la prévention sur la perte d’autonomie, la sensibilisation de la population aux enjeux du grand âge, la volonté de soutenir les aidants, le souhait de tendre vers une plus grande autonomie, l’accompagnement tant du virage domiciliaire que des structures médico-sociales… Ces sujets, ces grandes préoccupations, nous les partageons. 

Néanmoins nous aurions souhaité que ces grandes constatations soient corrélées avec des actions claires et concrètes. Je vais tacher d’être succincte : ce plan nest pas dénué de bonnes intentions mais prend en réalité le risque du superficiel. C’est en substance une critique récurrente de vos actions sociales que nous avons déjà pu développer lors de la présentation du projet Métropolitain des solidarités, d’ailleurs amené à intervenir de manière conjointe avec ce schéma directeur. 

Comment, après une procédure d’élaboration menée sur 18 mois pouvons-nous nous dispenser de bilans chiffrés des politiques menées les années précédentes, de projections concrètes sur les actions futures ? Ambitionnez-vous véritablement, à travers ce schéma directeur, d’apporter une aide effective aux structures médico-sociales, à nos aidants, aux personnes en situation de grande vulnérabilité ? 

Au regard des enjeux concernés nous ne pouvons nous satisfaire de déclarations de bonnes intentions, aussi sincères soient-elles. 

En matière d’action sociale vous multipliez depuis 3 ans les schémas directeurs, les plans d’actions avec des grandes articulations nébuleuses autour de «piliers», «d’objectifs», d’«orientations stratégiques» sans que nous ne puissions aujourd’hui en observer les bénéfices réels. Pourtant, au regard des larges compétences métropolitaines, des budgets alloués pour mener des investissements, vous m’accorderez qu’il y a en la matière mieux à faire. Une dimension concrète, davantage pratique sur les besoins réels exprimés par les principaux concernés sera toujours préférable à une simple addition de bonnes volontés. 

Une autre démarche est en effet possible : celle de l’action de terrain permettant d’agir pour le compte des plus vulnérables, des plus précaires, des plus nécessiteux d’un accompagnement digne. Vous semblez avoir cerné les grandes problématiques des publics concernés, des aidants, il est dorénavant de notre responsabilité, de votre légitimité d’agir dorénavant avec l’efficience la plus profonde.

Je vous remercie.

Intervention de Nathalie FRIER au Conseil de la Métropole du 26 juin 2023

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