La situation financière de Grand Lyon Habitat, bailleur social de la Métropole de Lyon, atteint aujourd’hui une gravité sans précédent. Pour l’exercice 2024, le déficit s’élève à 6,4 millions d’euros, soit un résultat en baisse de 63 % par rapport aux prévisions initiales, qui anticipaient un déficit de 2,34 millions d’euros.

Cette dégradation majeure ne fait que s’ajouter à une crise structurelle qui affecte l’ensemble des institutions régissant les politiques publiques sur le territoire de la Métropole.

Face à cette situation, Grand Lyon Habitat, dont la mission première est de garantir l’accès au logement social abordable pour les familles et les personnes les plus précaires, décide pourtant d’augmenter les loyers de 3,26 %, soit le maximum du plafond réglementaire. Cette décision, difficilement acceptable, aura des conséquences immédiates pour les milliers de locataires, dont une grande partie se trouve déjà en difficulté face aux coûts de l’énergie toujours très élevés.

Plutôt que de s’attaquer aux besoins pressants d’investissement sur le territoire, tels que la construction de nouveaux logements sociaux, la réhabilitation du parc existant ou la lutte contre la vacance locative, Grand Lyon Habitat choisit de faire porter la charge de sa mauvaise gestion sur ses locataires.

Face à la crise énergétique, notre groupe avait d’ailleurs formulé des propositions concrètes pour réformer le Fonds de Solidarité Logement (FSL) énergie, comprenant notamment :

  • La possibilité pour les usagers de saisir directement l’aide via la plateforme Toodego.
  • Une simplification des critères d’accès afin de garantir une utilisation optimale des fonds alloués.
  • Une différenciation stricte entre les impayés de loyer et les impayés liés aux factures d’énergies, pour éviter que les locataires ne soient systématiquement exposés au risque d’expulsion.
  • L’instauration d’une politique d’achats d’énergie coordonnée entre les différents bailleurs sociaux (GLH, MLH, EMH) sous l’égide de la Société de Coordination, afin de négocier des tarifs d’énergie plus compétitifs.

Malgré nos propositions et l’engagement de l’exécutif métropolitain à agir dès la rentrée, rien n’a été fait. Les locataires, quant à eux, continuent de supporter des charges de plus en plus lourdes et vont donc voir leur loyer augmenter pour l’année 2025.

Nous appelons l’exécutif de la Métropole à ne pas faire de la conjoncture actuelle une fatalité et à œuvrer à construire une politique de logement social forte et ambitieuse afin de permettre à nos concitoyens de ne pas être continuellement pris en otage par les ajustements financiers qui découlent de choix politiques contestables.

Les élus du groupe “Inventer la Métropole de Demain”

Communiqué de presse du 29 octobre 2024.

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