« Cette suppression est en antinomie totale avec les enjeux de nos territoires« 

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les élus, 

Ce projet de délibération prend acte des conséquences pécuniaires et matérielles de la dissolution du Pôle Métropolitain. Permettez-moi à cet égard de rappeler à quel point cette suppression d’un organisme de coopération ambitieux et nécessaire apparait comme éminemment regrettable et en antinomie totale au regard des enjeux que traversent nos territoires.

Le réchauffement climatique, la précarité sociale, les difficultés rencontrées par les réseaux de mobilités, les enjeux liés à l’urbanisme sont autant de problématiques affectant toutes les collectivités. Cette globalisation des enjeux impose de fait une mutualisation des moyens d’action entre collectivités afin de promouvoir une politique vertueuse et collégiale sur nos territoires. Il convient également de ne pas omettre l’interdépendance qui existe entre notre territoire et les collectivités voisines : à titre d’exemple nombreux sont nos travailleurs à résider en dehors de l’aire métropolitaine pour des considérations économiques liées à la hausse des prix de l’immobilier notamment. Par ailleurs ces personnes seront également les plus concernées par l’établissement progressive de la ZFE et les discussions autour de la pérennisation de parcs relais aux abords de la Métropole. 

Ces enjeux, pluriels et complexes nécessitent une action conjointe avec les collectivités proches de notre Métropole avec un levier d’action primordial : l’inter-territorialité, considération majeure de l’établissement du Pôle Métropolitain en 2012. Cet espace de coopération inter-territorial s’est progressivement étendu au fil des années du fait des évolutions institutionnelles des établissements membres, de l’adhésion de nouveaux territoires permettant avec 6 collectivités membres d’envisager des projets menés conjointement et surtout d’amorcer une dynamique de travail au service des habitants. L’ambition était là, la tâche immense, les difficultés d’ordre institutionnelle et les freins financiers étaient connus de tous, certes, mais Rome ne s’est pas faite en un jour n’est-ce pas ?

Et pourtant ! Ce Pôle Métropolitain n’est plus. Vous avez acté de manière non équivoque sa dissolution au 31 décembre dernier sans entendre les observations de ceux qui ont porté ce projet, et qui croyaient en son évolution, son enrichissement. Nous regrettons amèrement cette erreur. 

Certes, tout ne fonctionnait pas admirablement bien mais nous préférerons toujours la réflexion, la transformation et l’innovation à l’abandon pure et simple. Il y avait en la matière mieux à faire, pour cela il aurait effectivement fallu réformer, chose que vous n’avez jamais véritablement envisagé  tant la dissolution immédiate et non négociable semblait la seule perspective viable à vos yeux pour un organisme dans lequel vous ne semblez jamais avoir trouvé votre place.

Si nous perdons un outil de concertation primordial avec nos partenaires qui méritait d’être repensé et réformé, vous perdez surtout Monsieur le Président une occasion majeure d’exprimer enfin une politique collégiale que nous réclamons tant, une fois de plus, une fois de trop. 

Personne ne sort gagnant d’une telle décision, ni la Métropole qui perd un moyen conséquent d’être un moteur de l’action territoriale et d’exprimer son leadership, ni nos collectivités partenaires lésées par une telle mesure avec qui les perspectives d’actions sont dorénavant limitées, ni votre majorité qui démontre son incapacité à faire face à des enjeux complexes et aux difficultés. Plus encore, ce sont les citoyens, nos habitants, nos travailleurs, nos entreprises qui vont une nouvelle fois pâtir de ce manque de perspectives et de pugnacité autour de tels projets.

Ainsi nous espérons qu’à l’avenir, les projets menés conjointement avec des partenaires publics disposeront d’un meilleur traitement, de plus d’ambitions et feront l’objet de réels échanges au sein desquels nous ne désespérons pas d’être entendus.  

Intervention de Louis PELAEZ lors de la commission permanente du 27 février 2023.

Rapport n°2023-2047

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