Monsieur le Président,

Chers collègues,

J’interviens également au nom des groupes Synergies Élus et citoyens et de la Métro-Positive.

Monsieur le Président, à première vue, lorsqu’on consulte l’évolution du tableau des effectifs des agents de la Métropole pour l’année 2025, on ne constate pas d’évolution majeure.

Cette évolution a d’ailleurs été très habilement présentée en Commission des Finances, où il a été indiqué qu’il n’y avait pour l’année 2025, ni création ni suppression de postes et que vous restiez ainsi à l’équilibre. Seul le chiffre de 129 postes que vous indiquez comme « transformés » nous a été avancé.

Cette présentation, qu’on peut qualifier de lisse, contraste pourtant avec la mobilisation inédite en ce moment même de l’intersyndicale. Un exploit, car vous êtes parvenu, pour la première fois sous votre mandat, à unir presque l’ensemble des syndicats qui dénoncent votre gestion des ressources humaines à la Métropole.

Avec mes collègues M. Grivel et G. Gascon, nous avons rencontré l’intersyndicale la semaine dernière, comme je pense, bien d’autres groupes politiques.

Le constat qui nous a été dressé, avec des exemples concrets à l’appui, est plus qu’alarmant :

Une absence de véritable dialogue social, des agents en sous-effectif en raison de postes vacants ou d’arrêts maladie dans les services, des missions de service public externalisées faute de personnel ou par choix et des directives managériales incompréhensibles.

Un absentéisme important qui témoigne toujours d’un climat social pesant au sein de la Métropole, où se mêlent inquiétude, anxiété et mal-être.

Toutes et tous nous ont fait part du sentiment d’abandon qu’ils ressentent, particulièrement exacerbé ces derniers temps dans le contexte budgétaire que l’on connait.

Car en réalité, la situation est bien plus préoccupante que vous ne voulez nous le faire croire.

L’augmentation des dépenses liées aux ressources humaines est, en fait, en trompe-l’œil, car elle résulte principalement de l’augmentation de 1,8 million d’euros de la masse salariale, conséquence d’évolutions réglementaires.

En vérité, vous avez bel et bien engagé une politique d’économies drastiques, en mettant en place une réduction réelle des effectifs.

Cette politique du pire est en partie due à votre gestion financière irresponsable. Ces dernières années, vous avez recruté massivement, sans anticipation, créant 200 postes en quelques mois, principalement des CDD non renouvelés par la suite.

Nous l’avions dénoncé. Aujourd’hui, faute d’écoute et de prévoyance, vous tranchez brutalement dans les effectifs. Ce manque de prévision vous oblige désormais à supprimer un poste vacant sur deux (soit 375 postes), à ne pas renouveler les CDD et à ne pas remplacer les départs à la retraite, autant que vous le pouvez.

Sans compter le manque d’attractivité de la Métropole, qui rend difficile le recrutement. D’ailleurs, de nombreux agents postulent désormais dans les communes aux alentours.

Certains services rencontrent de grandes difficultés et c’est peu dire :

  • En deux mois, sept cadres ont quitté le service du développement économique et certains postes ne sont toujours pas remplacés.
  • En protection maternelle et infantile, seulement 7 médecins sont présents sur les 35 nécessaires.
  • À la station d’épuration de Pierre-Bénite, quatre postes sont vacants depuis trois ans. L’incinérateur est à l’arrêt faute de personnel et a été confié à un prestataire externe.

Cette situation met en péril nos services publics, pourtant essentiels pour nos habitants et nos territoires.

Nous regrettons aussi et encore une fois le manque de transparence dont vous faites preuve : quels postes vacants ne sont pas remplacés ? Dans quels services ? Ce besoin de visibilité est d’autant plus urgent lorsqu’on sait que certains secteurs, comme le médico-social et la petite enfance sont déjà en grande souffrance.

De nombreux agents, déjà en sous-effectif, sont épuisés et débordés par la charge de travail. Certains finissent par se mettre en arrêt maladie ce qui aggrave la spirale infernale.

Est-il besoin de rappeler que ces femmes et ces hommes sont la première richesse d’une collectivité et que sans eux, il n’y aurait tout simplement pas de service public digne de ce nom ?

Ce sont eux qui mettent concrètement en œuvre les programmes politiques et les projets avec loyauté et professionnalisme.

L’intersyndicale vous envoie un message fort en mettant en tête de ses revendications l’emploi et l’organisation du travail. Les personnels sont en colère et attendent la reconnaissance à laquelle ils ont droit.

Monsieur le Président, la crise est grave et il vous incombe, en tant que Président de la métropole, de trouver une issue à cette situation.

L’intersyndicale attend la mise en place d’une cellule de crise.

Nous ne doutons pas que vous accepterez cette proposition et nous vous demandons de nous tenir informés.

Il est encore temps d’entendre la colère et de renouer le dialogue.

Nous nous abstiendrons sur cette délibération.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *