Avec plus de 45 000 emplois tertiaires et l’incontournable pôle multimodal de la gare Part-Dieu comprenant, première gare de correspondance en Europe, le quartier Part-Dieu est un des centres principaux, le cœur battant, de notre Métropole.
Le projet un ambitieux projet de requalification urbaine mis en place par Gérard Collomb a pour objectif de réinventer le modèle urbanistique en s’appuyant sur une vision équilibrée et respectueuse de l’existant, en créant un meilleur équilibre entre activités tertiaires, logements et espaces collectifs.
Louis Pelaez est intervenu en Commission permanente pour rappeler que les choix politiques émis par la gouvernance des Verts en abandonnant la prolongation de la rue Bouchut, aura pour effet d’étouffer ce quartier en privant les habitants et usagers de toute liaison traversante.
Intervention de Louis Pelaez
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs les conseillers Métropolitains,
Mes chers collègues,
Le quartier de la Part-Dieu occupe une place particulière dans notre Métropole : il en est un des centres principaux, le cœur battant, et la principale porte d’entrée.
De sa gare TGV à sa Tour Crayon, en passant par ses logements emblématiques de la résidence Desaix, ce morceau de ville, qui n’a pas été toujours bien réussi, certes, mais qui est en perpétuel mouvement est le moteur du rayonnement de notre territoire, en Europe, et à l’international.
C’est aujourd’hui le second quartier tertiaire français, avec plus de 45 000 emplois tertiaires, mais aussi un énorme et incontournable pôle multimodal comprenant la première gare de correspondance en Europe.
Ce quartier, c’est un atout, une chance pour notre agglomération.
Mais un atout fragile, traversé par de nombreuses lignes de fractures, de problématiques.
Pour lui redonner un nouveau souffle, il a été lancé, avec les précédentes majorités sous la présidence de Gérard Collomb un ambitieux projet de requalification urbaine.
Une réinvention du modèle de la Part-Dieu en s’appuyant sur une vision équilibrée et respectueuse de l’existant.
Un meilleur équilibre entre activités tertiaires, logements et espaces collectifs.
Prendre un temps d’avance en somme, pour une ville plus agréable, plus verte et plus fluide, un véritable quartier à vivre ou se concilie plaisir de ville et performance, au cœur d’une métropole européenne.
Vous n’êtes pas sans savoir que la prolongation de la rue Bouchut depuis la rue des Cuirassiers jusqu’au boulevard Vivier Merle s’inscrit de manière plus globale dans cette volonté de requalifier le quartier.
Elle en est même une composante essentielle.
C’est parce que cette prolongation, créait une nouvelle voie routière pour remplacer celle qui est supprimée, est-ouest permettant de relier le quartier d’affaires à la Presqu’île par une liaison rue Garibaldi à boulevard Vivier Merle, que le nouveau plan de circulation devenait viable.
Sans rue Bouchut ouverte à la circulation, pas de boulevard Vivier-Merle dédié, face à la gare et à la place Béraudier, aux piétons, vélos et transports en commun.
Car cette évolution vers une ville apaisée n’est rendue possible que, via un trafic automobile supprimé en surface, avec le report du tourne-à-gauche de la rue Servient au niveau de la rue Bouchut prolongée.
C’est pourtant la refonte de ce secteur stratégique, qui fait l’objet de la première annonce du nouveau Président de la SPL, Gregory Doucet. Une annonce qui confirme votre volonté de détricoter le projet Part-Dieu.
Car pour vous, la prolongation de la rue Bouchut n’est pas compatible avec vos orientations. J’imagine que vous avez souhaité que cela devienne encore un de vos marqueurs, un de ces fameux marqueurs anti-voiture.
Un marqueur de votre dogmatisme anti-automobile primaire et obsessionnel, paré du vertigineux mépris d’une pensée visionnaire et post-moderne. Un de ces marqueurs ou vous voulez enfermez le débat, faux débat vous le savez bien en souhaitant l’enfermer entres les gentils écologistes qui veulent sauver la planète et qui donc sont anti-voiture et les autres qui sont d’affreux activistes pour la voiture et qui tuent la planète. Simpliste, mais c’est là votre stratégie.
Nous ne nous laisserons pas enfermer dans ce manichéisme anti-automobile de cette école de pensée qui heureusement ne résume pas à elle seule l’écologie en tout cas pas celle que nous défendons.
Car vous n’avez pas le monopole de l’écologie, si je me permets cette formule ni de la diminution de l’usage de l’automobile et sur le report modal en faveur des moyens de transport les moins polluants. Ce travail a été lancé bien avant vous et j’y ai participé à mon niveau.
Mais nous avons toujours défendu une évolution équilibrée, pragmatique, innovante et qui fait le compromis entre l’écologique et le social. Repenser les usages de l’automobile plutôt que de s’enferrer dans l’illusion de sa disparition, repenser son usage pour le diminuer ; pousser les recherches, particulièrement prometteuses et rapides, en faveur de la décarbonation de l’automobile tout en développant les offres incitatives d’alternatives à la voiture.
Vos orientations qui se retrouvent dans ce dossier, sauront-elles prévenir les inexorables bouchons monstres qui vont se former, avec le report du trafic, sur le Cours Lafayette, la rue Paul Bert et par extension, la rue Garibaldi ?
Sans cette ouverture double à la circulation, vous allez étouffer ce quartier en privant les habitants et usagers de toute liaison traversante ! On sait bien que c’est là votre stratégie : laisser s’installer la congestion, mais en cela croyez-vous améliorer la qualité de l’air si vous faîtes s’époumoner les habitants du quartier sous les gaz d’échappement.
C’est ainsi, qu’avec M. Doucet, vous affirmez « vouloir remettre du végétal dans cet espace », et créer une « forêt urbaine » qui est elle-même vue avec beaucoup de scepticisme par l’association « les droits du piéton » pour qui : « L’utilisation d’une expression aussi exagérée, décrédibilise ceux qui ont cru bon de l’employer ».
Vous auriez pu simplement vous référer et vous réapproprier le projet initial, plutôt que de vouloir déconstruire ce qui a été réalisé et pensé sous les précédents mandats pour faire un coup de com’ politique.
Le long de la rue, une vaste promenade piétonne plantée qui reliait directement la gare à la rue Garibaldi.
Un itinéraire cyclable réaménagé et plus sécurisé.
Le long de la bibliothèque, un jardin agrandi pour devenir un espace de pause. Une artère plus animée, mais aussi plus de place au végétal. Et pas une voie routière supplémentaire, mais une artère apaisée qui compense la suppression d’une partie de voie routière : celle de la rue Servient.
Finalement, ce dossier montre que vous ne voyez la Part-Dieu que comme une charge. Un repoussoir urbain qui ne vous rappelle que trop bien que Lyon n’est pas que le chef-lieu du département du Rhône, mais une ville qui rayonne à l’international.
De cet atout, vous voulez donc faire une faiblesse. Vous n’avez pas compris la structuration de ce quartier, son âme.
C’est pour cela que nous nous prononçons contre cette délibération.
Je vous remercie.
Louis Pelaez
Commission permanente de la Métropole de Lyon du 16 novembre 2020
Rapport n° 2020-0286 : urbanisme, habitat, logement et politique de la ville – Lyon 3° – Développement urbain – Zone d’aménagement concerté (ZAC) Part-Dieu ouest – Acquisition, à l’euro symbolique, des volumes 31 et 34 situés sur la parcelle cadastrée AR 6 constituant le parvis rue du Docteur Bouchut et appartenant au syndicat des copropriétaires du centre commercial de la Part-Dieu
Intervention de Louis Pelaez