L’exécutif métropolitain renonce unilatéralement à tout soutien en faveur d’un projet pédagogique visant à emmener des collégiens du Rhône au camp d’extermination d’Auschwitz Birkenau en Pologne. Un choix irrationnel frisant l’indécence devant les enjeux de devoir de mémoire.
Une fois n’est pas coutume, c’est en dehors de toute institution et de toute commission consultative que nous avons pris note de cette décision discrétionnaire. Au delà de la méthode, le fond de cette décision interpelle: pourquoi priver ces élèves d’un voyage en Pologne qu’ils ont préparé et qui sera une expérience mémorielle sans aucune comparaison puisqu’elle doit se dérouler au coeur du camp symbole de la barbarie de la Shoah ? D’autant plus en ces temps du retour de la guerre en Europe où le souvenir de ces actes d’horreur et la mémoire des victimes, doivent être préservé à tout prix.
La justification d’une telle décision nous a été apportée lors de la séance du Conseil métropolitain du 23 janvier 2023, avec une certaine gêne palpable dans les propos de la majorité entrainée par nos interpellations. Un voyage pédagogique en Pologne serait ainsi trop dangereux eu égard de la proximité de la Pologne avec l’Ukraine, et du soutien actif apporté par ce pays aux Ukrainiens. Pourtant, aucune mesure contrindiquant un tel voyage pédagogique n’a été exposée par les services du Ministère des Affaires Etrangères, de même pour les services académiques. Ces dernières semaines, cent quarante lycées normands ont pu mener une visite du camp d’Auschwitz, visite soutenue par les collectivités locales, sans qu’aucune problématique de sécurité ne soit pointée du doigt.
Les associations et collectivités partenaires s’inquiètent d’une telle décision, inquiétudes que nous partageons. Cracovie se situe loin de la ligne de front qui se cantonne à l’Est de l’Ukraine, la Pologne est un pays membre de l’OTAN et de l’Union européenne, ce qui garantit la sécurité des résidents et des voyageurs. Il nous semble que la situation en Ukraine impose justement une réelle réflexion sur les causes et le cheminement qui mènent à ces conflits, une prise conscience sur l’histoire de l’Europe, et le sens à lui donner pour le futur. Ainsi, ces voyages pédagogiques participent indéniablement à une telle prise de conscience. Plus encore, il nous apparait impensable de faire prévaloir des considérations politiques à un impérieux devoir de mémoire mené par des collégiens et leurs enseignants.
Louis PELAEZ et les élus du groupe « Inventer la Métropole de Demain »
Yann CUCHERAT et les élus du groupe « Pour Lyon »