Monsieur le Président,
Chers collègues,
Décidément, vous êtes devenu le champion de l’augmentation des impôts dans cette Métropole !
Après la CFE, la TASCOM, le versement mobilité, la taxe de publicité foncière, dite DMTO… voici venu l’heure de la taxe de séjour. Une de plus. Une de trop.
Depuis 2010, la Métropole perçoit cette taxe au titre de sa compétence tourisme. Mais en 2025, vous proposez d’appliquer les plafonds du barème national à l’ensemble des hébergements classés. Objectif affiché ? Générer des ressources supplémentaires. Objectif réel ? Faire encore les poches de nos concitoyens, sans réelle vision à long terme.
Même s’il s’agit de sommes relativement modestes, le principe même de cette hausse est contestable.
On nous a dit en commission : « oui mais regardez, les tarifs sont dégressifs en fonction du standing », ou encore : » les clients qui fréquentent les hôtels 3 étoiles ont les moyens ». Le problème, c’est que si l’on suit votre logique, petite augmentation après petite augmentation, la mule commence à être bien chargée !
C’est un poids fiscal supplémentaire dans le sac à dos du vacancier dont en réalité vous vous moquez un peu puisqu’il y n’y a pas de risque qu’il soit électeur métropolitain !
Désormais, on comprend votre logique : dès qu’un besoin de financement se fait sentir, hop un impôt par-ci, une taxe par-là !
Mais pourquoi ne pas engager plutôt une réflexion sur la croissance, sur l’incitation, sur les recettes générées par l’attractivité et la relance ? Pourquoi ne pas croire un peu plus à l’effet levier de l’attractivité et des recettes que génèrent l’activité touristique pour notre collectivité, plutôt que de sans cesse poursuivre une réflexion qui en devient pavlovienne, c’est à dire recettes = impôts ?
Pourtant, le tourisme commence à peine à retrouver ses niveaux d’avant-Covid.
En 2024, nous avons comptabilisé 9,56 millions de nuitées marchandes. Le taux d’occupation hôtelier atteint les 70 %. Ce sont 42 000 emplois directs ou indirects. Le tourisme représente 8 % du PIB métropolitain. En clair, le tourisme rapporte, et il fait vivre.
Alors, pourquoi risquer de casser cette dynamique ?
En alourdissant la facture, vous affaiblissez la compétitivité de la destination Lyon. D’autres métropoles misent sur l’attractivité, vous, vous pariez sur la fiscalité punitive. Nantes, Bordeaux, Toulouse investissent dans l’accueil, vous, vous investissez dans la surtaxe parce que vous la croyez indolore.
Mais qu’on ne s’y trompe pas : oui, cette taxe est payée par le touriste. Mais une hausse de prix, c’est potentiellement un coup porté au secteur. C’est risquer une baisse de fréquentation. C’est une pression accrue sur les marges. C’est une hôtellerie moins compétitive, une destination moins accessible, une image plus chère. A l’heure d’une Métropole ravagée par les travaux, de la mise en place de la zone à trafic limité, de toutes ces tracasseries d’accès, est-ce réellement le bon signe à envoyer à tous ceux qui vivent grâce au tourisme ?
C’est un calcul dangereux, très loin d’un cercle vertueux. Car moins de touristes, c’est moins de recettes dans les restaurants, les commerces, les lieux culturels, les transports. Moins de recettes pour le SYTRAL, moins d’emplois, moins de vitalité. Le tout, pour quelques recettes fiscales à court terme.
Monsieur le Président je crains fort que vous ne fassiez fausse route.
Taxer d’abord, réfléchir ensuite telle est votre méthode.
La compétitivité doit se construire avec une vision stratégique pour notre territoire et un dialogue permanent avec tous les acteurs de l’économie car ce sont eux les créateurs de richesse pour notre Métropole. Dois-je vous rappeler Monsieur le Président que la dépense publique suppose d’abord de créer de la richesse ?
Nous voterons contre cette hausse de la taxe de séjour.
Je vous remercie.
Intervention de Michèle Vullien en Conseil de la Métropole du lundi 23 juin 2025, délibération 2025-2856.