Monsieur le Maire,
Mesdames, Messieurs les élus,
Chers Collègues,
Si je prends la parole sur ce Contrat Local de Santé 2022-2027, c’est pour en souligner deux grands oublis : la pénurie de médecins et la sécurité de leurs conditions d’exercice.
Lyon et son territoire métropolitain connaissent en effet une crise de l’accès aux soins, particulièrement tangible chez les généralistes.
Trois facteurs se distinguent :
- Les obstacles à l’installation de nouveaux médecins.
- L’évolution des pratiques.
- Le vieillissement des praticiens. Celui-ci débouche sur une vague de départs en retraite non remplacés.
L’exemple du 9e arrondissement est criant. Selon les informations de Tribune de Lyon, aucun départ en retraite n’a été suivi d’une nouvelle installation.
- Le 7e arrondissement peut être assimilé à un désert médical puisque certains patients n’obtiennent qu’une téléconsultation avec … Des médecins parisiens !
Enfin les 1er, 4e et 5e arrondissements sont classés par l’ARS dans son zonage 2022 comme des Zones d’Actions Complémentaires (ZAC) où la densité de médecins généralistes se détériore de façon problématique.
Cette crise de l’accès aux soins reporte l’effort sur SOS Médecins ou les maisons de garde. Mais même-là, s’ajoute le problème de la sécurité des professionnels de santé lors de leurs interventions.
Dès cet été, l’association SOS Médecins avait indiqué qu’elle n’interviendrait plus de nuit à la résidence Albert-Laurent dans le quartier Moulin-à-Vent.
Il est indispensable que les praticiens puissent exercer sans être inquiétés. Cette situation a-t-elle été réglée ?
Quand on examine le Contrat Local de Santé de Lyon 2022-2027, on est frappé par un constat : la pénurie de médecins et leur sécurité sont à peine évoquées.
D’ailleurs le mot « pénurie » n’apparaît que deux fois dans le document et l’expression « sécurité des conditions d’exercice » qu’une seule fois.
Il est regrettable que ce document cadre ne s’empare pas davantage de ce qui devient une urgence sanitaire pour le territoire de la Ville de Lyon.
Avec la Métropole, ne serait-il pas pertinent pour la Ville de mener un travail en collaboration avec l’ARS et la Préfecture, focalisé sur :
- La sécurité des intervenants envoyés par les associations de santé comme SOS médecins.
- L’attractivité du territoire lyonnais et grand lyonnais pour pallier au manque de médecins.
Certes, la sécurité et l’attractivité sont deux notions complètement étrangères à cette majorité municipale.
Mais lorsqu’il en va de la santé des Lyonnaises et des Lyonnais, j’ai bien peur qu’elle n’ait pas d’autre choix que de se faire violence.
Je vous remercie.