Intervention de Nathalie Frier
Vous nous invitez aujourd’hui à émettre un avis sur la construction d’un collège.
J’ai attentivement écouté la semaine dernière Madame la Vice-Présidente et, je dois avouer, avoir été quelque peu agacée par certains de ses propos. Même s’il n’est pas habituel pour moi de parler du passé, et encore moins lorsqu’il s’agit de l’avenir de nos enfants, un petit retour en arrière s’impose.
Tout d’abord, il est important de rappeler qu’à la création de la Métropole en 2015, il n’y avait pas de PPI des collèges. Cette dernière a été votée après un long travail d’étude et de préparation d’investissement.
C’est donc une PPI qui a été voté à 270 millions d’euros pour un réalisé à hauteur de 247 millions d’euros sur seulement 5 ans.
Nous partions d’une page blanche, ce qui n’est pas votre cas aujourd’hui.
Au cours du mandat, il nous a fallu réadapter et ajuster cette PPI pour pallier à des besoins urgents.
Concernant Saint-Fons, je l’ai déjà dit, aucun travaux n’avait été réalisé par le Conseil Général depuis l’ouverture du Collège Alain en 1972.
L’inscription des travaux à la PPI étant dépendante d’une réhabilitation du quartier dans le cadre du projet urbain Clochettes / Minguettes.
Aucune prévision ou étude démographique n’avait été commandée par la ville ou le Conseil Général.
Une explosion démographique a conduit la Métropole à construire en urgence une annexe du Collège Alain sur Vénissieux en un temps record.
Dans le même temps, nous avons lancé le projet de construction d’un nouveau collège de 700 places pour les élèves de Saint-Fons et Vénissieux.
Ce collège, nous le voulions car nous avons la chance d’être une commune jeune, qui se doit de garantir de bonnes conditions d’études à ses enfants.
Au-delà de ce nouvel établissement et des ambitions environnementales, je souhaite attirer votre attention sur l’urgence et l’indispensable nécessité d’intégrer un volet mixité sociale et scolaire.
Il faut absolument, et au même rythme de la construction du collège et de l’arrivée du tramway, travailler efficacement sur la carte scolaire pour en finir avec la ségrégation résidentielle.
La mixité urbaine doit rester une priorité pour Saint-Fons, ce qui permettra aussi de favoriser la mixité à l’école.
La politique de la carte scolaire permettra de confronter cet objectif.
Arrêtons ces politiques de dogmatisme. Il nous faut du courage et des volontés sur notre Métropole. Il existe des collèges de relégation qui subissent la ségrégation urbaine et qui concentrent les élèves issus d’un milieu plus défavorisé. Nous savons que ces écarts de composition sociale des établissements s’accompagnent en outre d’écarts de performances scolaires.
Je propose la possibilité d’affecter les élèves de certains secteurs, dans des collèges plus prestigieux de Lyon en suspendant, à titre expérimental, la carte scolaire dans certains territoires.
Je me répète, je suis profondément convaincue que sur l’éducation, comme sur d’autres sujets, qu’une lutte acharnée contre les ravages de l’entre-soi qui voit des établissements accueillir par centaine, des élèves partageant les mêmes profils (sociaux, culturels, religieux), nous permettra de résoudre bien des problèmes.
Conseil de la Métropole de Lyon du 27 et 28 septembre 2021
Dossier N° 2021-679 – éducation, culture, patrimoine et sport – Albigny-sur-Saône – Construction d’un collège -Lancement de la consultation du concours restreint sur esquisse -Approbation du programme et des indemnités aux candidats
Dossier N° 2021-680 – éducation, culture, patrimoine et sport – Vénissieux -Saint-Fons -Construction d’un collège -Lancement de la consultation du marché public global de performance -Approbation du programme et des indemnités aux candidats
Intervention de Nathalie Frier